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Test du Shine 2 de Misfit

Nicolas Furno

lundi 01 février 2016 à 10:30 • 9

Matériel

À sa sortie, le Shine était l’un des meilleurs traqueurs d’activité, si ce n’est le meilleur à notre avis. Depuis, les modèles concurrents se sont multipliés et les montres intelligentes ont parfois remplacé ces appareils, qui conservent malgré tout des avantages. Simplicité, légèreté, résistance, autonomie, prix… un traqueur reste une bonne affaire si vous ne voulez pas d’un ordinateur au poignet.

Le Shine 2, ici avec l’indicateur d’activité.
Le Shine 2, ici avec l’indicateur d’activité.

Fort de ce constat, Misfit n’a pas abandonné ce secteur et l’accessoiriste continue de sortir de nouveaux traqueurs. En témoigne cette nouvelle version du Shine qui reprend le concept de base, en l’enrichissant de nouvelles fonctions. Sur le papier, cela devrait être encore mieux, qu’en est-il en réalité ?

Le même concept du traqueur à oublier

Difficile de distinguer le nouveau Shine de l’ancien : en apparence, Misfit n’a rien changé d’une génération à l’autre. On retrouve ainsi la même pastille en aluminium avec la même rainure qui permet de la porter au poignet avec le bracelet fourni. Comme le premier aussi, ce modèle peut se porter n’importe où, au fond d’une poche ou sur une chaussure, l’idée étant de le garder sur soi, mais de l’oublier.

Pour cela, le Shine 2 reste un traqueur essentiellement passif. Tout au long de la journée, il mesure ce que l’on fait, du nombre de pas aux activités plus soutenues, comme le jogging ou la natation. La nuit, il mesure la qualité du sommeil et sa durée, sans que vous ayez jamais à intervenir. C’était déjà la grande force du premier modèle et son successeur fait aussi bien : la détection du sommeil est précise et on peut se lever au milieu de la nuit sans erreur. Tout comme on peut commencer son jogging sans avoir à le signaler, le traqueur analyse correctement les données et en tire les conclusions nécessaires.

L’application associée recueille les données. On voit ici l’analyse complète d’une journée à gauche, et le détail d’une autre journée à droite. Notez l’analyse différente en fonction de l’effort fourni.
L’application associée recueille les données. On voit ici l’analyse complète d’une journée à gauche, et le détail d’une autre journée à droite. Notez l’analyse différente en fonction de l’effort fourni.

Le Shine est un traqueur à porter et à oublier. Un point fort à notre avis, renforcé par l’autonomie record. Le constructeur annonce six mois sur ce nouveau modèle, la même chose que le précédent, ce qui fait que l’on devrait tenir au moins 4 à 5 mois sans aucun problème. L’alimentation est assurée par une pile CR2032, un modèle standard qui coûte autour d’un euro. C’est donc une solution très économique et meilleure, à nos yeux, qu’une batterie à recharger régulièrement. Au passage, c’est un détail, mais qui a de l’importance : il n’est plus nécessaire d’ouvrir le Shine pour y placer la pile au déballage, l’appareil est prêt à l’emploi ; c’est plus agréable ainsi.

Pour fonctionner correctement, le Shine 2 doit être porté sur soi, mais cela ne veut pas dire qu’on doit l’avoir au poignet. Certes, Misfit fournit un bracelet, mais aussi un accessoire qui permet de maintenir le traqueur sur un vêtement ou des lacets. Plus simplement, on peut laisser l’appareil dans la poche de son pantalon et il fonctionnera tout aussi bien. Précisons qu’en plus de l’accéléromètre déjà présent dans la précédente génération, on a un magnétomètre pour plus de précisions. Nous n’avons eu aucun problème de ce côté.

Le point fort du Shine, c’est qu’on n’a pas à le garder au poignet si on n’en veut pas. Ici, accroché sur des lacets.
Le point fort du Shine, c’est qu’on n’a pas à le garder au poignet si on n’en veut pas. Ici, accroché sur des lacets.

En agissant ainsi, on perd néanmoins quelques fonctions. Le premier Shine, avec ses douze LED blanches sur la façade, permettait de connaître l’heure et la progression par rapport à l’objectif d’activité fixé dans l’application. Ce nouveau modèle le fait aussi, mais avec deux améliorations notables : pour commencer, les LED sont colorées. La progression s’affiche en rouge, mais la lecture de l’heure est désormais plus lisible, avec un point vert qui indique les heures et un point bleu pour les minutes.

L’autre nouveauté concerne l’interaction avec le Shine : le modèle original détectait des tapotements, et il faut le dire, ce n’était pas très fiable. On devait taper deux fois sur l’appareil et en théorie, l’heure et la progression s’affichaient ensuite. Avec cette nouvelle version, Misfit a judicieusement revu sa copie et c’est un capteur physique qui agit. Il suffit de toucher la surface pour activer la lumière et obtenir l’heure et la progression.

Des fonctions supplémentaires mal pensées

Misfit a jugé que l’on ne peut plus faire un traqueur d’activité en 2016 qui se contente de cette fonction de base. Avec son Shine 2, le constructeur a donc ajouté plusieurs fonctions, permises notamment par le vibreur, composant qui n’était pas présent dans le précédent modèle. Et puisque le traqueur vibre, il peut faire différentes choses, à commencer par vous alerter des notifications reçues sur le téléphone.

Si vous le souhaitez, le Shine 2 peut vibrer à chaque fois que vous recevez un appel ou un SMS. Dans le premier cas, il vibre autant de fois que l’on entendrait une sonnerie ; dans le deuxième cas, il se contente d’une vibration. Par ailleurs, les LED s’allument en bleu pour le téléphone et vert pour les messages. Ce sont les seules notifications que l’on peut recevoir, il n’est pas question, comme sur l’Apple Watch, de transmettre toutes les alertes. Ce qui, en l’absence d’écran, est assez logique.

Pendant un appel, le traqueur vibre et s’illumine d’une certaine manière.
Pendant un appel, le traqueur vibre et s’illumine d’une certaine manière.

La deuxième nouveauté concerne le réveil : le traqueur sait toujours quand vous vous endormez et quand vous vous réveillez, mais il peut désormais aussi vous aider pour cette dernière phase. Le vibreur fait office de réveil discret le matin, mais pour le moment, il n’est pas intelligent. Contrairement à ses concurrents, le Shine 2 n’essaie pas de vous réveiller au meilleur moment, pendant une phase de sommeil léger si c’est possible. Cela changera peut-être, mais pour le moment, l’appareil vibre à l’heure dite. Autre problème, le réveil se répète tous les jours, sans distinction des week-ends notamment. On aimerait plus de souplesse…

Ces deux fonctions enrichissent ou complexifient le produit de base, selon le point de vue. Mais on n’aurait aucune critique à faire si elles étaient parfaitement exécutées, ce qui est loin d’être le cas. Il y a quelques moments où le vibreur n’a pas sonné alors qu’il le devait, notamment lors de la réception de SMS. Mais le plus gênant, c’est que l’on entend plus le vibreur qu’on ne le sent.

Quand on a l’habitude de l’Apple Watch et de son moteur taptique qui ne ressemble pas à un vibreur traditionnel, la comparaison avec le Shine 2 se fait vraiment en la défaveur de ce dernier. Mais même en soi, le vibreur intégré au traqueur est manifestement de qualité assez moyenne et il nous est arrivé trop souvent de ne pas sentir la vibration. C’est dans un endroit calme, sans casque sur les oreilles, que nous avons obtenu le même résultat, car le vibreur n’est pas très fort, mais il se fait entendre. C’est assez déplaisant, surtout le matin, alors que l’on est censé être réveillé et pas son voisin.

La dernière nouveauté est mieux réussie, mais guère plus convaincante : le Shine 2 peut être utilisé avec l’application Misfit Link qui exploite les traqueurs du constructeur en guise de télécommande universelle. Avec cet appareil, on n’a qu’un seul geste : en tapant trois fois le traqueur, on peut réaliser une action. Plusieurs choix sont proposés, comme de mettre en pause ou de lancer la lecture de la musique sur l’iPhone, prendre une photo (pour les égoportraits à distance) ou contrôler une présentation.

Le Shine 2 peut fonctionner comme télécommande domotique. Ici, on met en pause et on relance la lecture sur l’iPhone, mais on peut aller beaucoup plus loin si on le souhaite.
Le Shine 2 peut fonctionner comme télécommande de domotique. Ici, on met en pause et on relance la lecture sur l’iPhone, mais on peut aller beaucoup plus loin si on le souhaite.

Ce geste peut aussi servir en domotique. Si on a les ampoules Bolt du constructeur, on peut les allumer et les éteindre avec ce geste. Sinon, Misfit propose quelques intégrations, notamment à la gamme Harmony de Logitech pour contrôler sa télévision, et surtout à IFTTT. Grâce à ce service, on peut utiliser le Shine 2 pour tout faire, ou presque : allumer le chauffage, éteindre une prise connectée ou ouvrir des stores…

À l’usage, c’est une idée intéressante, mais devoir taper trois fois est un petit peu contraignant. Et contrairement au traqueur Flash qui propose de nombreuses actions différentes, on doit se contenter ici d’un seul raccourci. Disons que c’est un point positif, mais pas suffisant pour justifier un achat.

Un changement en apparence anodin qui nuit au produit

Le Shine 2 ressemble fort à son prédécesseur. Il y a néanmoins un changement qui n’a l’air de rien, mais qui fait toute la différence à l’usage. La rainure qui permet de maintenir le traqueur sur le bracelet livré avec est beaucoup moins profonde. Ce qui veut dire que l’appareil est maintenu moins fermement et c’est une différence très significative.

Le Shine est livré avec cette plaque de maintien.
Le Shine est livré avec cette plaque de maintien.

Nous avons utilisé le Shine 2 pendant deux semaines environ, une période assez courte au cours de laquelle le traqueur est tombé au moins deux ou trois fois. Son prédécesseur tombait parfois, mais si on laissait suffisamment de marge au poignet, il tenait malgré tout assez bien et les chutes restaient exceptionnelles. Avec cette rainure moins profonde, il n’arrête pas de tomber et nous ne sommes pas les seuls à nous en plaindre. Il suffit de jeter un coup d’œil aux avis sur Amazon pour constater que c’est un avis largement partagé.

Le résultat est sans appel : notre traqueur est déjà légèrement abimé sur le côté et on ne peut qu’imaginer son état après un an ou deux d’utilisation. Et puis s’il peut tomber à n’importe quel moment, c’est le meilleur moyen de le perdre si on n’y fait pas attention. Ce sera d’autant plus le cas si vous l’utilisez en faisant du jogging ou de la natation.

Manifestement conscient du défaut de son produit, Misfit a ajouté cette plaque pour mieux maintenir le traqueur. Non seulement, ce n’est pas efficace, mais en plus c’est une gêne à l’usage…
Manifestement conscient du défaut de son produit, Misfit a ajouté cette plaque pour mieux maintenir le traqueur. Non seulement, ce n’est pas efficace, mais en plus c’est une gêne à l’usage…

Le constructeur a semble-t-il noté ce problème avant la commercialisation, mais sa solution est bancale et inefficace. Le Shine 2 est livré avec une plaque de maintien que l’on vient poser entre le poignet et le traqueur. C’est une gêne, certes légère, à l’usage et de toute manière, cette plaque ne sert à rien puisque le traqueur tombe quand même.

Ce problème est rédhibitoire à nos yeux, même s’il est vrai qu’on ne porte pas obligatoirement ce traqueur au poignet. Reste que Misfit a ajouté des fonctions qui nécessitent de l’avoir toujours sous la main et que le bracelet fourni avec est le meilleur candidat pour le garder sur soi. À terme, ça ne sera plus autant un problème, puisque le constructeur a prévu toute une gamme d’accessoires pour son Shine 2, comme il l’avait fait avec le premier modèle. Il y aura des bracelets plus chics et des pendentifs et à en juger aux photos, le traqueur sera mieux maintenu.

Le constructeur a prévu toute une gamme d’accessoires additionnels pour son Shine 2, mais il n’y a rien de disponible à ce jour.
Le constructeur a prévu toute une gamme d’accessoires additionnels pour son Shine 2, mais il n’y a rien de disponible à ce jour.

Qu’importe, tel que le Shine 2 est livré, ce défaut est suffisamment important pour que l’on ne recommande pas ce traqueur. Même si l’aspect esthétique ne vous gêne pas, le risque de perte est, à notre avis, trop important pour être ignoré.

Pour conclure

À l’heure des bilans, le Shine 2 est l’exemple parfait du produit rendu pire par l’ajout de fonctions. Le premier modèle brillait par sa simplicité : on le portait au poignet et on l’oubliait totalement. Il se chargeait de lui-même de suivre l’activité au quotidien et pendant la nuit, il faisait un excellent travail. Tous les quelques mois, on se contentait de le retirer et de changer sa pile, tout le reste se faisant dans l’application.

Ce nouveau Shine est proposé en deux coloris : noir et or. Ce dernier est vendu plus cher…
Ce nouveau Shine est proposé en deux coloris : noir et or. Ce dernier est vendu plus cher

Avec cette nouvelle génération, le constructeur a voulu à tout prix enrichir son traqueur et lui ajouter des fonctions plus modernes. Mais ces ajouts compliquent aussi le produit et ils sont surtout mal maîtrisés. Le vibreur est bruyant, mais on ne le sent pas au poignet, le réveil sonne systématiquement tous les jours à la même heure…

Si vous cherchez un traqueur d’activité, le Shine de première génération est toujours disponible et à 50 € environ, c’est un bien meilleur choix, encore aujourd’hui. Et si c’est pour maintenir le traqueur au poignet, l’Activité Pop de Withings est un petit peu plus chère (environ 130 €), mais c’est aussi une vraie montre. Ce sont de meilleurs choix que ce traqueur qui voulait trop en faire…

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