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Témoignage : à quoi ressemble l'utilisation d'un Vision Pro pour un aveugle ?

Florian Innocente

lundi 30 décembre à 15:59

Apple Vision

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« Mes amis étaient tous surpris par cet intérêt pour un produit si axé sur la vue. J'ai peut-être trop regardé de films de science-fiction quand j'étais petit, et je pensais que cela pourrait être génial ! » raconte Kévin, qui est aveugle, à propos de son envie de tester l'Apple Vision Pro. Aveugle, il l'est « totalement », a-t-il souligné dans son courriel lorsqu'il nous a contactés pour raconter son expérience de l'utilisation du casque. Un produit qui porte dans son nom et son usage le sens dont notre lecteur est privé.

Icône réagissant à la visée du regard de l'utilisateur. Image Apple.

Comme pour ses autres produits, Apple a doté le système d'exploitation du Vision Pro des fonctions d'accessibilité VoiceOver. Un effort salué pour ce produit orienté sur la vision, qui a permis à Kévin d'assouvir sa curiosité pour ce casque en participant aux démos proposées en Apple Store.

Diplômé en architecture logicielle, cet utilisateur a monté sa propre société, IEyes, qui développe du matériel adapté aux personnes déficientes visuelles. Il travaille pour une large partie sur Windows pour ses développements — « Xcode avec VoiceOver est vraiment une usine à gaz », dit-il — mais il est aussi utilisateur des produits d'Apple et donc familier avec les fonctions d'accessibilité.

Les préparatifs pour cette démonstration ont été rapides — pas de lunettes, pas de lentilles… — avec des conseillers en Apple Store d'abord « surpris » par son intérêt pour ce casque. Mais ils ont prolongé la demi-heure prévue, car certaines étapes se sont avérées plus longues que prévu :

On m'explique qu'avant de le mettre, il faut prendre des mesures de mon visage à l'aide d'un iPhone. Très bien, j'avais tenté l'expérience la veille chez moi avec l'app Apple Store, sans succès. Après quelques tentatives, nous n'avons pas réussi non plus sur place. On m'a aidé à cadrer ma tête, mon regard, etc., mais ça n'a pas fonctionné.

J'ai donc invité mon conseiller à le faire pour moi avec son visage, car la démo nécessite vraiment cette étape. Si nos visages sont trop différents en taille, il y a un risque d'avoir des fuites de lumière dans le casque, ce qui pourrait dégrader l'expérience. À ce niveau-là, je n'étais pas inquiet.

Puis c'est le grand bain de visionOS avec un casque « vraiment lourd » sur la tête. Trois pressions sur le bouton de gauche activent ensuite VoiceOver et l'une des voix d'assistance résonne dans les écouteurs : « Le son est très clair et net et j'imagine que l'on peut entendre le lecteur d'écran si on se place à côté de moi ».

Bouton de gauche. Image Apple.

Les premiers instants sont encore laborieux du fait d'un mode de démonstration perfectible : « Nous avons rencontré pas mal de difficultés pour trouver les bonnes gestuelles sur le Vision Pro. Le site d'Apple répertorie bien tout cela, mais le mode de démonstration était capricieux. Après plusieurs essais, nous avons enfin réussi, et je suis en mesure de me déplacer dans le casque en utilisant l'une de mes mains ».

À quoi ressemble, pour un aveugle, l'utilisation d'un environnement spatial où des caméras suivent le regard afin de réagir aux mouvements des doigts et des mains ? Kévin tente une description :

Un peu comme sur iOS, nous avons une vision à plat de la fenêtre. Prenons par exemple l'écran d'accueil : nous ne savons pas que c'est une grille, mais plutôt un enchaînement d'icônes.

Sur iOS, nous effectuons un balayage de droite à gauche pour accéder à l'élément précédent, et inversement pour l'élément suivant, puis un double tap pour valider l'objet en focus. C'est vraiment la base de chaque lecteur d'écran : le déplacement dans l'interface.

Avec le Vision Pro, nous utilisons notre main, placée dans le champ de vision des caméras de l'appareil, pour réaliser ces mêmes actions.

Cela donne la combinaison de geste et d'actions suivantes :

  • Pincement pouce + index : déplacer le focus en avant (corresponds à un balayage de gauche à droite sur iOS).
  • Pincement pouce + majeur : déplacer le focus en arrière (corresponds à un balayage de droite à gauche sur iOS).
  • Pincement pouce + annulaire : valider l'élément qui a le focus (double tap sur iOS).

C'est très sommaire au niveau des gestes, dit-il, mais cette base lui a permis d'avancer dans la démonstration et de jouer avec les apps Apple TV, Musique, Keynote, Safari, Mail, Messages, etc.

C'est un peu bizarre de se déplacer avec des pincements de doigts, mais il faut reconnaître que ça marche bien. J'ai lancé le film Super Mario, écouté de la musique, ouvert une présentation Keynote et regardé les mails hyper secrets d'Apple…

La prise en main avec VoiceOver est bien moins fluide et intuitive que sur un appareil iOS/watchOS, mais je pense qu'avec le temps, on peut s'y habituer. Il sera peut-être compliqué de garder la main levée et orientée vers les caméras en permanence, voire fatigant.

Quand on passe en mode environnement (qui entoure l'utilisateur d'un paysage, NDLR), VoiceOver nous indique le nombre de visages en face de nous, mais il n'y a pas de description plus poussée que cela.

L'espace de démonstration de Vision Pro dans les grands Apple Store. Image WatchGeneration.

Ces gestes ont plutôt bien fonctionné, note Kevin qui admet cependant qu'il manque cette dimension tactile que l'on a sur d'autres appareils. Il n'y a pas non plus de retour haptique possible derrière une action que l'on effectue en agitant les doigts dans l'air : « Une gestuelle moins basée sur des mouvements dans l'air, par exemple en exécutant des balayages sur la table en face de soi serait moins frustrante. Cependant, cela limiterait l'utilisation du Vision Pro à un type d'environnement spécifique ». C'est peut-être une question d'habitude, mais il est difficile de faire le tour de la question avec ces courtes démonstrations.

Cette mise en bouche qui a finalement duré une bonne heure a néanmoins donné quelques idées de scénarios, dans lesquels c'est le casque qui se chargerait de voir à la place de son utilisateur :

Mon rêve c'est un Vision Pro qui me décrit mon environnement grâce à Apple Intelligence et tout cela hors ligne. Mais je pense qu'il faudra être patient, et que Meta y parviendra certainement avant avec les lunettes Ray-Ban. Apple essaye toutefois d'innover là où personne n'avait essayé auparavant, et pour une version 1 c'est plutôt prometteur. Est-ce que des personnes aveugles vont vraiment acheter ce produit ? Je ne pense pas, pas dans l'état actuel. L'avenir nous le dira.

eSight4. Images Ceciaa.

Pour des malvoyants il y a peut-être une carte à jouer, estime tout de même Kevin qui cite en exemple le casque eSight4. Vendu 6 500 €, il est destiné à augmenter l'environnement visuel de personnes dont l'acuité visuelle est extrêmement basse. Mais il n'offre pas tout l'environnement applicatif d'un Vision Pro. La suite ce sera visionOS 2, que notre lecteur a bien l'intention de tester à l'occasion des futures séances de démonstration en Apple Store.

Aperçu de visionOS 2 : Apple voit moins flou, mais pas encore très clair

Aperçu de visionOS 2 : Apple voit moins flou, mais pas encore très clair

Meta corrige une mise à jour faisant sévèrement planter certains casques Quest

Félix Cattafesta

lundi 30 décembre à 10:45

Réalité virtuelle

La fin d’année est difficile pour Meta. Alors qu’elle a visiblement cartonné aux États-Unis avec les ventes de ses casques Quest, un vilain bug est venu gâcher la fête. L’entreprise a confirmé qu'un « problème de mise à jour logicielle » rendait inutilisables certains de ses casques VR. Ce bug désormais corrigé concernait les Quest 2, Quest 3 mais aussi le récent Quest 3S.

Meta Quest 2.

Le problème a été reconnu officiellement le 6 décembre et résolu une vingtaine de jours plus tard. Une bannière est apparue sur la page d’assistance du site de Meta : on peut y lire que les produits touchés « ne répondent pas et ne peuvent pas démarrer correctement ». Les personnes concernées sont invitées à contacter le SAV, bien que l’entreprise précise que « la plupart des utilisateurs devraient être en mesure d'utiliser leur appareil normalement ».

Plusieurs clients se sont plaints du problème sur Reddit, et l’entreprise propose visiblement un remplacement du casque même pour les modèles n’étant plus sous garantie. Le problème semblait surtout toucher des appareils n’ayant pas été mis à jour depuis longtemps, qui ont eu du mal à passer directement sur la toute dernière version.

La v72 du système Quest apporte des améliorations pour le suivi des mains. La connexion a été simplifiée avec les PC Windows 11 grâce à un nouveau bouton pour s’appairer apparaissant au-dessus du clavier (à la manière du Vision Pro). Enfin, elle propose une fonction pour voir son clavier en mode VR, ce qui se traduit par une grosse « fenêtre » permettant de garder l’œil sur ses mains et l’accessoire.

Certains bracelets de montres connectées contiennent des PFHxA, proches des polluants éternels

Pierre Dandumont

vendredi 27 décembre à 13:00

Apple Watch

Une étude récente vient de montrer que de nombreux bracelets de montres connectées — dont les bracelets Sports des Apple Watch — contiennent un composant proche des PFAS, les polluants éternels. Les PFAS — SPFA en français, pour substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées — sont très utilisés dans l'industrie et sont considérés comme des polluants éternels car ils se dégradent difficilement et peuvent s'accumuler dans les tissus organiques.

Deux bracelets Sport Apple. Image Watchgeneration.

Le problème présenté dans l'étude, qui n'est pas accessible publiquement, est que les bracelets en fluoroélastomère contiennent de l'acide perfluorohexanoïque, qui fait partie de la famille des PFHxA. Ce composé diffère d'autres PFAS car il semble être évacué naturellement par l'organisme, alors que d'autres PFAS tendent à s'accumuler. Le résumé de l'étude explique que la présence de ce produit — qui devrait être interdit en Europe en 2026 — demeure un problème selon eux, spécialement dans des bracelets qui sont portés contre la peau plusieurs heures par jour et potentiellement pendant un effort physique, un cas qui peut accélérer l'absorption. Sur les vingt-deux bracelets analysés, six contenaient aussi des précurseurs d'autres PFAS.

Dans une interview au site Salon, Graham Peaslee — un des auteurs de l'étude — explique qu'il ne s'attendait pas à trouver autant de traces de PFAS, et qu'il existe des alternatives pour les bracelets dans la majorité des cas. Enfin, le résumé de l'étude ne donne pas les quantités d'acide perfluorohexanoïque détectées, ce qui ne permet pas de vérifier si le seuil de toxicité (qui est de 0,32 mg/kg/j) est atteint.

Theater 2.0 amène YouTube et Plex dans le Vision Pro

Pierre Dandumont

vendredi 27 décembre à 11:30

Apple Vision

Le casque Vision Pro d'Apple est un moyen fantastique de regarder des films et des séries… mais c'est aussi un appareil singulièrement limité sur ce point. En effet, si les écrans font des merveilles pour afficher les contenus compatibles, il n'existe pas d'applications pour Netflix, YouTube ou d'autres services. Tout du moins, pas d'applications natives ou fournies par les services en question. Une des solutions, Theater, vient d'être mise à jour.

YouTube dans un cinéma virtuel. Image Apple.

L'application simule de nombreux environnements, comme un planétarium, une pièce dédiée luxueuse, un dôme, etc. L'application permet de louer des films immersifs (et d'en acheter certains) mais elle a surtout un avantage : elle intègre un client YouTube et (la nouveauté) un client Plex. Si vous avez accès à un serveur Plex, l'app peut donc se connecter dessus et afficher vos vidéos dans un cinéma virtuel immersif. L'application est gratuite, mais l'accès complet à tous les environnements est à 4 € selon la fiche technique.

Un autre environnement. Image Apple.

Apple vous motive à rester en forme pendant et après les fêtes

Greg Onizuka

jeudi 26 décembre à 20:00

Apple Watch

Vous avez passé un bon Noël ? Trop bon même ? Un peu trop abusé des bonnes choses ? Le souci est que c’est dans un mois, en janvier, (selon une étude présentée dans cette réclame Apple) le moment de l’année où le plus de personnes se démotivent et se laissent aller, décidant qu’il était trop difficile de se remettre en forme.

Et c’est bien entendu là qu’intervient la pomme : avec une Apple Watch au poignet, vous allez retrouver la motivation rapidement, grâce aux incitations de la tocante à vous bouger le popotin ! Si l’on peut ne percevoir dans cette pub qu’une vilaine volonté de vous faire acheter une montre Apple (nooooon, loin de Cupertino cette idée, voyons...), elle a au moins le mérite de rappeler qu’il faut tout de même faire un minimum attention, et que même si vous avez un peu abusé des repas, rien n’est inéluctable... et au pire, si l’achat de l’Apple Watch ne vous a pas fait perdre de poids, elle aura allégé celui de votre portefeuille !