Les montres connectées peuvent-elles sauver les horlogers traditionnels ? Pas encore, à en croire la situation du groupe Fossil, qui s’est lancé plein pot sur le marché de la smartwatch en 2015 avec des gammes comme Fossil Q, Skagen Connected ou encore Michael Kors Access. Ces produits n’ont pas démérité, mieux encore ils ont compensé les ventes en recul des montres classiques du fabricant.
Mais Fossil, qui a également acheté Misfit, est loin d’être sorti de l’auberge. Car l’entreprise a prévenu que ses smartwatchs allaient peser sur les marges, dans un contexte où le chiffre d’affaires est en recul (33 millions de moins au troisième trimestre). De fait, l’action n’est pas à la fête : elle a dévissé de 34% depuis mai dernier. Tout cela n’empêche pas le groupe de miser encore plus sur les montres connectées : Kosta Kartsotis le PDG de la société a confirmé le lancement de nombreux autres appareils connectés.
La centaine de références déjà au catalogue de Fossil — ou en passe de l’être — va gonfler démesurément pour atteindre les 300 références, a promis Kartsotis. « Nous allons lancer nos marques sur de nouvelles plateformes, et activer des fonctionnalités supplémentaires dans des boîtiers plus élégants et plus fins », poursuit-il. Les trois marques connectées citées plus haut vont de fait bénéficier d’une forte expansion.
Tout cela s’accomplit sur un marché des bracelets et des montres connectées de plus en plus ardu. Au troisième trimestre de 2016, la croissance s’est limitée à 3,1% alors qu’elle avait été explosive l’année précédente durant ces mêmes trois mois (près de 220% !), selon les chiffres d’IDC. Il n’est donc pas étonnant de voir certains grands noms rencontrer des difficultés et trébucher. C’est le cas de Fitbit, pourtant numéro un du traqueur d’activité, qui a annoncé des coupes claires dans ses effectifs (lire : Fitbit taille dans ses effectifs à cause d'un mauvais trimestre).