On les portera sur soi et parfois même à l’intérieur de son corps… les objets connectés sont promis à un bel avenir si l’on en croit une majorité de ceux qui en sont déjà équipés. Mais le chemin sera long et ces objets doivent absolument s’émanciper du téléphone.
C’est ce qui ressort d’une étude conduite par Ericsson sur les usages actuels, les frustrations et les espoirs que projettent les utilisateurs pour cette catégorie de petits produits. 5 000 personnes entre 15 et 65 ans ont été sondées (toutes ont un smartphone iOS ou Android et la moitié ont un objet connecté), elles habitent dans 5 pays (États-Unis, Royaume-Uni, Chine, Corée du Sud et Brésil).
La moitié des tout nouveaux utilisateurs d’objets connectés a entre 15 et 34 ans, c’est une population qui va en rajeunissant puisque les pionniers ont plutôt entre 25 et 54 ans. On peut l’expliquer par le coût du ticket d’entrée des premiers produits et la nécessité de disposer d’un smartphone. Les prix baissent (même celui de l’Apple Watch !) et tous les ados ou presque ont aujourd’hui un smartphone. En revanche, un peu moins de la moitié de ces nouveaux venus (43 %) se fiche comme d’une guigne des activités sportives.
Les espoirs que portent les gens à l’égard de ces appareils vont croissant mais la déception et les obstacles à une plus large adoption sont encore importants. 1 personne sur 10 a abandonné son gadget. Pour le tiers d’entre elles c’est l’absence d’utilité et une trop grande dépendance au téléphone qui expliquent majoritairement cette désaffection rapide. À l’avenir une montre ou un bracelet doivent se suffire à eux-même.
Chez ces 5 000 personnes, 83 % entonnent le même refrain : au-to-no-mie. Pas l’autonomie de la batterie (elle arrive loin dans les griefs) mais une autonomie plus grande vis-à-vis du smartphone grâce à une meilleure connectivité, que ce soit du Wi-Fi ou carrément du cellulaire.
On ne sait pas grand chose de la prochaine génération d’Apple Watch mais il sera intéressant de voir si Apple juge que sa montre est mûre pour une connexion 3G/4G indépendante. Ce qui impliquera que les opérateurs adaptent leurs forfaits à cet usage. Pour le moment, l’Apple Watch peut se débrouiller seule si elle rencontre un accès Wi-Fi connu mais cela reste limité (lire L’Apple Watch se sert du Wi-Fi s’il est en 2,4 GHz).
Vous ne vous sentez pas encore concerné par tous ces petits objets ? Ce n’est pas grave, d’après ces mêmes sondés ce n’est qu’à l’horizon 2020 qu’ils pulluleront vraiment sur nous et peut-être même… dans nos intestins. Après avoir défini avec des spécialistes quelques scénarios d’usages, Ericsson a soumis ces idées auprès de ses sondés. Cela ira bien au-delà de la santé et de la forme physique qui sont souvent mis en avant aujourd’hui.
Quelques-unes de ces idées préfigurent un avenir auquel on peut souscrire… ou non (la liste complète en pdf) :
- avalez une pilule électronique qui mesurera votre taux d’alcoolémie et préviendra votre auto que vous avez trop bu. Le véhicule refusera de démarrer.
- une pilule encore qui surveillera votre température corporelle et pilotera le thermostat de votre domicile pour adapter la température de la maison. Déjà aujourd’hui les thermostats savent réagir en fonction de notre position géographique (lire Test du thermostat connecté de tado°). Cela peut s’appliquer à une voiture pour la déverrouiller sans faire aucune action sinon s’approcher physiquement ou aux achats en boutiques (Apple Pay déporté vers une pilule ingérée…)
- des vêtements bardés de capteurs qui mesurent votre corpulence, transmettent ces infos à une app qui vous présentera une sélection de vêtements sur mesure trouvés en ligne
- un bouton “Panique” disponible sur un de ces objets que l’on porte, pour alerter immédiatement les secours lorsqu’on est en situation de danger (l’inverse est déjà vrai, lire Le ministère de l’Intérieur lance une app « alerte attentat » ou le système Security Check de Facebook)
- un bracelet qui mesure la température extérieure et celle de votre corps puis produit une sensation de fraîcheur en agissant sur votre organisme au travers du gadget.
- un patch ou un tatouage électronique qui vont mesurer votre humeur tout au long de la journée et vous suggérer des actions (comme de prendre de grandes respirations en cas d’anxiété) et ces infos pourront être partagées avec vos proches. Sceptique ? Certains passent déjà leur temps à exprimer leur humeur sur les réseaux sociaux. Et d’une certaine manière, les incitations à se lever envoyées par watchOS et les battements de coeur que l’on transmet avec son Apple Watch par Digital Touch sont dans la même veine.
Une bonne partie de ces sondés n’adhère pas nécessairement à certains de ces idées, ou bien il faudra du temps pour qu’elles trouvent un écho auprès du grand public. Les choses évoluant assez vite, ce qui est farfelu aujourd’hui peut le rester demain ou au contraire imprégner nos comportements au quotidien.
Autre appréciation de ces sondés, pour 43 % d’entre eux les smartphones seront remplacés par ces objets à porter. Tandis que 40 % de ceux qui utilisent l’un de ces gadgets disent moins recourir à leur smartphone. Enfin, la confiance dans les fabricants de ces objets pour conserver et gérer les données personnelles s’avère assez élevée (70 %) a contrario de celles qu’ils accordent aux sociétés d’assurance, à leur docteur ou aux géants de l’internet.