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Test de l'Apple Watch Series 4

Mickaël Bazoge

vendredi 28 septembre 2018 à 11:00 • 113

Matériel

Le temps où Tim Cook se contentait de lever bien haut les bras au ciel pour montrer l’Apple Watch tout en évitant de dire à quoi servait ce drôle d’appareil est bien terminé. Au fil des générations, la montre connectée d’Apple a trouvé sa raison d’être, même s’il reste encore beaucoup de monde à convaincre de l’intérêt du produit.

L’heure et tellement plus.

Signe des temps, c’est l’Apple Watch qui a suscité le plus d’enthousiasme durant l’événement de rentrée d’Apple, consacré traditionnellement à l’iPhone. Il flotte toujours autour de la montre connectée une aura singulière directement liée à sa nature : après tout, il s’agit du produit « le plus personnel » jamais imaginé par Apple.

Que vaut donc cette Apple Watch Series 4 ? Énième itération d’un concept mal dégrossi, ou produit enfin abouti ? Test réalisé avec un boîtier 44 mm en acier inoxydable.

Grand écran pour petite montre

L’écran est indéniablement la vedette de la Series 4, celle qui en met plein la vue. Les premiers jours, on se surprend à lever le poignet juste pour le plaisir de voir cette dalle s’illuminer et afficher son cadran.

Les écrans des nouvelles Apple Watch offrent une surface d’affichage supérieure de près d’un tiers par rapport à la Series 3 :

  • 35 % de différence entre la Series 4 de 40 mm et la Series 3 de 38 mm ;
  • 32 % entre la Series 4 de 44 mm et la Series 3 de 42 mm.

Restons encore dans les chiffres un peu théoriques : la surface d’affichage du boîtier 44 mm est de 977 mm² contre 740 mm² sur la Series 3 de 42 mm ; la surface de la version 40 mm est de 759 mm² contre 563 mm² pour la Series 3 de 38 mm.

Cet écran plus grand s'accompagne d'une définition supérieure. L’écran du boîtier 44 mm est de 368 x 448 pixels (312 x 390 pour la Series 3 de 42 mm), et de 324 x 394 pixels pour le boîtier de 40 mm (272 x 340 pour la Series 3 de 38 mm). La comparaison vaut ce qu’elle vaut (pas grand-chose), mais rappelons que la définition de l’écran de 3,5 pouces du premier iPhone est de 320 x 480.

Cette cascade de données peut sembler abstraite, mais dans la vraie vie, la différence est sensible. Ce n’est pas le jour et la nuit évidemment entre la Series 3 et la Series 4. Mais la surface d’affichage supplémentaire est appréciable dans à peu près toutes les situations.

La lecture des notifications est plus confortable, la navigation dans les listes est plus commode (surtout avec la nouvelle couronne digitale), la sélection d’un bouton dans l’interface ou la saisie du code de déverrouillage est plus aisée, regarder des photos est un plaisir…

La comparaison entre la Series 4 de 44 mm avec ma fidèle Series 3 de 42 mm n’est pas à l’avantage de cette dernière. Tout m’y semble plus réduit et restreint, alors que cela ne me gênait absolument pas auparavant.

En arrière plan, la Series 3.

Attention, l’Apple Watch Series 3 demeure un très bon produit qui conviendra toujours à la majorité des usages. Mais la Series 4 franchit un tel palier en matière de surface d’affichage qu’il me serait bien difficile de revenir en arrière.

Mais le plus épatant dans cet écran, ce n’est pas forcément sa taille, même si elle suffira à impressionner les plus blasés. Non, ce qui est remarquable, ce sont les coins arrondis. C’est la nouvelle signature de design d’Apple pour ses produits mobiles, inaugurée avec l’iPhone X et que l’on retrouve sur les iPhone XS/XS Max, iPhone XR… et demain, l’iPad Pro ?

Quoi qu’il en soit, à l’instar de l’iPhone, cela confère à l’Apple Watch un aspect organique, en particulier sur les cadrans qui remplissent toute la surface de l’écran (Photo, Accéléré, Couleur, Kaléidoscope, Vapeur, etc.). On y gagne aussi avec les complications « de coin » du cadran Infographe.

De gauche à droite : Apple Watch Series 0 (42 mm), Series 4 (40 mm) et Series 3 (38 mm).

Néanmoins, on est ici à la limite de l’exercice. Avec des coins plus arrondis, on serait sans doute tombé sur du texte et des éléments d’interface tronqués, comme on en rencontre avec les montres Wear OS rondes.

L’impression de n’avoir qu’un écran plein pot au poignet se renforce encore en comparant la Series 4 avec la Series 3. Les bordures réduites autour de l’écran du nouveau modèle renforcent par contraste l’effet « timbre poste » des précédents modèles.

Bien sûr, l’Apple Watch demeure une montre : il est difficile de maintenir le poignet en suspension pendant plusieurs minutes sans éprouver une certaine fatigue. Cela n’empêche pas d’en prendre plein les yeux à chaque fois qu’on s’en sert et ce superbe écran a un goût de « reviens-y » qu’on avait un peu perdu avec les précédentes Series.

Cet écran et cette surface d’affichage impressionnent déjà sur le papier et dans la vraie vie. Mais c’est encore plus étonnant dans l’encombrement relativement réduit des boîtiers. On ne va pas se mentir, et d’ailleurs Apple affiche la couleur, les Series 4 sont plus grandes que les Series 3.

En gros, si vous trouviez qu’un boîtier de 42 mm était la limite haute de ce que votre poignet pouvait supporter, alors la Series 4 de 44 mm sera sans doute trop grande pour vous. Dans un monde où on peut trouver des montres de plus de 50 mm, les boîtiers de 40 mm et 44 mm de l’Apple Watch sont toujours relativement petits.

Je pense que la plupart des poignets se contenteront facilement de l’Apple Watch 40 mm. Mais cela reste du domaine des goûts personnels et rien ne vaut un petit tour dans un Apple Store ou un APR pour tester les deux tailles.

Apple Watch Series 4 : la grande 44 mm au-dessus, la petite 40 mm en dessous.

L’autre différence marquée entre les boîtiers des Series 4 et leurs prédécesseurs, c’est l’épaisseur. Certes, on parle ici de 0,7 mm de moins (10,7 mm d’épaisseur pour la Series 4). Ça paraît peu sur le papier, mais cela se ressent au poignet. Apple a surtout rogné sur le dos en céramique, plus plat que sur les autres Series, du coup le boîtier en métal est plus près de la peau.

Un exemple de l’intérêt de cette cure minceur : j’ai toujours eu des difficultés à dormir avec ma Series 3, qui accrochait toujours un peu les draps. Cela peut sembler incongru au vu de la différence relative entre les boîtiers, mais dormir avec la Series 4 s’est révélé plus agréable ou disons, moins encombrant.

L’autre aspect des nouvelles montres qui leur donne ce design moins « petite brique » qu’avant, c’est l’arrondi aux extrémités : plus prononcée que sur les Series 3, cette courbe suit celle des coins de l’écran de la Series 4.

Sur les petits poignets, le boîtier 44 mm (à gauche) est surdimensionné.

Cet arrondi adoucit aussi les angles d’une montre qui perd un peu de cet aspect carré et « massif » (toutes proportions gardées) qui a pu déplaire auparavant. Attention, l’Apple Watch demeure bien entendu une montre de format carré. Mais la Series 4 donne un peu moins cette impression de porter un petit iPhone au poignet.

Infographe : au bonheur des complications

Le nouvel écran de l’Apple Watch Series 4 appelait des cadrans capables d’en tirer profit. Apple en a développé plusieurs nouveaux, qui sont aussi disponibles sur les précédents modèles, sauf un, exclusif à la Series 4, Infographe.

Infographe se décline en deux variantes : la version standard et la version Modulaire, qui remplace le cadran du même nom disponible depuis toujours sur l’Apple Watch. Infographe a été manifestement conçu dans l’objectif d’afficher le maximum d’informations sur l’écran. Pari réussi !

Ce sont pas moins de huit complications qui prennent place autour et à l’intérieur d’un cadran qui bénéficie aussi d’une large palette de coloris, dont un rond uni blanc du meilleur effet (c’est d’ailleurs le cadran standard de la Series 4 sortie de sa boîte).

Évidemment, certains pourront trouver ce cadran un rien chargé (le choix de cadrans zen est large également). Mais Infographe confirme, s’il en était encore besoin, que la principale interface de l’Apple Watch n’est autre que son cadran.

Le cadran est le véritable écran d’accueil qui permet d’accéder aux applications et aux services dont on a le plus souvent besoin. Le nuage d’apps, sa variante sous forme de liste ou encore le dock du bouton latéral sont des interfaces secondaires qu’il faut avoir en tête pour les utiliser. Le cadran de l’Apple Watch s’impose au regard et sous le doigt, tout simplement.

Infographe et ses innombrables variations.
Les préférences du cadran et de ses complications.

Pour l’occasion, Apple a d’ailleurs revu le design de plusieurs complications. Certaines s’enrichissent de nouvelles informations, comme Météo, UV ou Batterie avec leurs jauges colorées. C’est fait pour en mettre plein la vue et c’est assez réussi, mais aussi étrange que cela puisse paraître, des complications aussi basiques que Maison ou Podcasts n’ont pas droit de cité sur ce cadran.

On ne peut que le regretter, Apple ayant limité l’accès d’Infographe à ces nouvelles « super complications ». Et encore, il existe des différences entre Infographe et Infographe Modulaire ! Et ces complications enrichies ne peuvent pas s’intégrer dans les cadrans communs aux autres Series. Il faudra attendre qu’Apple se décide à harmoniser tout ça…

Quelques variantes d’Infographe Modulaire.

Les complications qui présentent du texte, comme Activité, Fuseaux ou encore Jour/Nuit suivent l’arrondi de l’horloge. Là aussi, c’est une des particularités de la Series 4 : ces mêmes complications s’affichent toujours sous forme d’une bête ligne droite sur une Series 3.

Le cadran Mickey sur une Series 3 et une Series 4. Notez comme les complications de la Series 4 épousent la courbe du cadran.

Le joyau de la couronne digitale

La couronne digitale de l’Apple Watch est un des éléments constitutifs de l’appareil. C’est tout autant un emprunt à la glorieuse histoire de l’horlogerie qu’un outil permettant de naviguer dans l’interface de watchOS. Il faut toutefois reconnaitre que dans ce domaine, la couronne a une sérieuse concurrence de la part de l’écran tactile : beaucoup d’utilisateurs se servent assez peu de ce petit bouton rond.

Une Apple Watch Series 4 boîtier doré.

La Series 4 pourrait bien donner envie de manipuler plus souvent l’Apple Watch avec la couronne digitale. Apple en a revu le mécanisme, qui intègre désormais un retour haptique donnant l’impression que la couronne est crantée. C’est un changement de taille par rapport aux précédentes générations de couronnes qui tournent dans le vide. Et c’est assez ludique !

Les vibrations s’adaptent en fonction des circonstances. Quand aucun élément à l’écran n’exige d’activer le cran, la couronne tourne à vide. Mais lorsqu’on est en présence d’une liste, le retour haptique s’active.

Les pas du cran sont plus ou moins éloignés selon le format de la liste : dans Musique, on ressent une légère différence entre la liste des artistes et les jaquettes des playlists, par exemple. Les défilements dans les listes prennent un relief qui pouvait manquer sur les précédentes générations.

Il est possible de désactiver les effets haptiques de la couronne digitale dans les réglages Sons et vibrations.

Décrire les effets physiques du Taptic Engine de l’Apple Watch est un exercice difficile. Dans ce domaine, Apple est largement devant la concurrence : la plupart des autres montres connectées du marché se contentent d’un simple bzzz qui fait vibrer tout le poignet.

Avec son moteur Taptic, la Pomme a l’art d’exploiter une large palette de nuances (et c’est vrai aussi pour l’iPhone), et cela profite maintenant à la couronne digitale. Cet aspect « mécanique », dans une montre qui repose sur des composants électroniques, confère à la couronne une utilité pratique plus évidente.

On s’en sert plus naturellement sans forcément s’en rendre compte… et on s’aperçoit que cette manière d’interagir avec la montre est tout aussi agréable et pertinente que de poser le doigt sur l’écran !

Le sport, c’est la santé

Depuis une ou deux générations, Apple positionne clairement sa montre comme un outil dédié aux sportifs. L’Apple Watch Series 4 ne fait pas exception à la règle bien sûr, avec plusieurs nouveautés plutôt orientées santé d’ailleurs.

Pas de pitié pour les braves.

La montre troque son bon vieux cardiofréquencemètre pour un capteur optique central de seconde génération composé de LED infrarouge et de LED vertes, autour duquel on trouve des photodiodes. Ces composants sont entourés d’une électrode circulaire, le tout étant enchâssé dans un dos en céramique et en cristal de saphir — et ce, pour tous les modèles d’Apple Watch, alors que les boîtiers GPS de la Series 3 doivent se contenter d’un dos en composite.

Ce capteur optique relève la fréquence cardiaque du porteur selon la technologie de la photopléthysmographie. Les voyants au dos de l’Apple Watch s’activent des centaines de fois par seconde pour relever le nombre de battements chaque minute. Le cardio de la montre peut mesurer des fréquences allant de 30 à 210 battements par minute.

Ce qui se cache derrière l’Apple Watch Series 3.
Au dos de l’Apple Watch Series 4. Apple fournit des explications détaillées sur le fonctionnement de son cardiofréquencemètre sur cette page.

Pour dire la vérité, je n’ai pas relevé de différence sensible entre le capteur de la Series 3 et celui de la Series 4. Les deux montres mesurent la fréquence cardiaque a priori de la même manière, donc il n’y a pas de raison pour que les relevés soient différents.

watchOS 5 apporte en outre une fonction d’alerte en cas de rythme cardiaque trop faible, qui complète la notification de rythme cardiaque trop élevée. La montre — peu importe la Series — mesure constamment le pouls de l’utilisateur : plusieurs fois par seconde au cours d’un exercice, de manière plus espacée en temps normal (vous pouvez consulter les données dans l’app Santé).

Si l’Apple Watch détecte un rythme cardiaque trop faible ou trop élevé pendant dix minutes, elle envoie alors une alerte. Il revient cependant à l’utilisateur de déterminer les niveaux haut et bas de sa fréquence cardiaque dans l’application Apple Watch de l’iPhone (les réglages Rythme cardiaque). Ce qui n’est pas forcément des plus évidents quand on n’y connait rien.

Dans le même ordre d’idée, lors de ses relevés réguliers des battements du cœur, watchOS 5 saura déterminer si la fréquence cardiaque est irrégulière et enverra le cas échéant une notification. Malheureusement, cette fonction sera réservée aux États-Unis qui la recevront dans une prochaine mise à jour du système.

L’Apple Watch Series 4 ne s’arrête cependant pas là. La montre d’Apple sera un des premiers produits grand public à pouvoir générer un électrocardiogramme (ECG). Cette fonction, qui mesure l’activité électrique du cœur, nécessitera de poser le doigt pendant 30 secondes sur le bouton de la couronne digitale qui contient une électrode en titane.

L’information sera stockée et traitée dans l’application ECG. Celle-ci analysera si le palpitant va bien (le rythme sinusal), ou si au contraire le cœur présente des signes de fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque. Et puisqu’on ne plaisante pas avec la santé, Apple veut s’assurer du support des autorités de la santé : aux États-Unis, c’est dans la poche pour la Food and Drug Administration (FDA).

C’est pourquoi l’application ECG et la fonction idoine ne seront proposées qu’aux utilisateurs américains, dans une prochaine mise à jour de watchOS (sans doute la 5.1). Les autres pays devront attendre qu’Apple arrache l’autorisation des autorités locales. Le constructeur est en discussions au Canada et en Europe. On verra toutefois s’il n’est pas possible d’activer cette fonctionnalité en changeant simplement la région de l’Apple Watch…

À l’arrière des taxis Series 3 et 4 aluminium.

Les nouveautés santé — un tout petit peu anxiogènes, convenons-en — ne sont pas terminées. Sous le capot de la Series 4, Apple a intégré un accéléromètre capable d’encaisser jusqu’à 32 g (le double de son homologue de la Series 3) et un gyroscope « amélioré ». Ces capteurs doivent pouvoir détecter les chutes : quand c’est le cas, l’utilisateur a 60 secondes pour donner signe de vie.

Passé ce délai, la montre lance un décompte de 15 secondes durant lequel elle tapote sur le poignet et lance une alarme sonore de plus en plus forte. À la fin du décompte, si le porteur n’a pas réagi, l’Apple Watch appelle automatiquement les urgences et envoie un SMS aux contacts enregistrés dans la fiche médicale.

La fonction de détection des chutes est activée par défaut pour tous les utilisateurs d’Apple Watch de plus de 65 ans, ceux-là même qui sont les plus susceptibles de faire de mauvaises chutes. Pour les autres, il faut activer la détection dans les réglages Appel d’urgence de l’app Apple Watch, sur l’iPhone.

Il faut souligner que la montre ne peut pas détecter toutes les chutes. Plus l’utilisateur est actif physiquement, plus il aura de « chances » de déclencher l’alerte involontairement. Ce phénomène est dû à la détection de « chocs importants » qui peuvent être pris pour une chute par l’Apple Watch.

Pendant nos essais, jamais l’alerte ne s’est déclenchée. L’idée n’en demeure pas moins bonne et elle pourrait potentiellement sauver la mise de bien des utilisateurs.

Beau parleur et grand causeur

Si Apple a revu le design de sa montre, le constructeur en a aussi profité pour en réaménager l’intérieur ! Cela lui a permis d’installer un haut-parleur au volume sonore jusqu’à 50 % plus élevé que son prédécesseur. Pour dire les choses franchement, on ne s’était pas plaint de la qualité du haut-parleur de la Series 3 mais enfin, c’est toujours bon à prendre.

Le haut-parleur de la Series 4 présente deux ouvertures contre une seule sur la Series 3.

Effectivement, on ne peut que constater le plus gros coffre du nouveau haut-parleur. Les sons qui en sortent sont plus clairs, plus amples. On entend mieux Siri ainsi que ses interlocuteurs. Le son qui permet d’expulser l’eau de la cavité du haut-parleur (une fonction accessible depuis le centre de contrôle) est aussi plus profond que celui, plus aigu, de la Series 3.

Une bonne blague de Siri, sur la Series 4 puis la Series 3.

Je ne suis pas vraiment un fan de ce genre de pratique, mais je ne comprends pas pourquoi Apple ne propose pas la possibilité de diffuser de la musique à travers ce haut-parleur. Il est désormais suffisamment puissant pour ennuyer ambiancer un coin de bus. En même temps, merci Apple pour nos oreilles.

Les grandes eaux, d’abord sur la Series 4 puis la Series 3.

Le micro, qui se présentait aux côtés du haut-parleur sur les précédentes Series, a migré entre la couronne digitale et le bouton latéral. Cette nouvelle situation lui permet de réduire l’écho durant les appels. La différence avec la Series 3 n’a toutefois rien de spectaculaire.

Le haut-parleur de la Series 4 pendant un coup de fil.

Il est toujours possible, et mine de rien toujours aussi agréable, de discuter avec un correspondant le bras ballant sur la chaise ou la main posée sur le bureau.

Performances au sommet, batterie standard

L’Apple Watch Series 4 ne se contente pas d’un plus grand écran, d’un meilleur capteur de fréquence cardiaque ou d’une couronne digitale qui vibre. Apple a aussi sérieusement musclé le moteur de sa montre. Le système-sur-puce S4 conserve les deux cœurs du S3, mais cette fois il carbure à 64 bits, contre 32 bits pour son prédécesseur.

La puce S4 qui bat au cœur de l’Apple Watch. @iFixit.

Globalement, tout est plus réactif avec la Series 4, et ça se sent. Apple annonce des performances multipliées par deux, et si on manque d’un équivalent de Geekbench pour watchOS, l’usage de la montre au quotidien confirme cette impression de puissance. C’est bien simple, on ne voit quasiment plus la petite animation au lancement des apps.

La puce S3 de la Series 3 ne déméritait pas, mais il faut bien reconnaitre qu’il lui arrivait de tousser de temps en temps pour lancer une application. La S4 dévore littéralement les temps de chargement, les réduisant quasiment à néant. Le support du 64 bits donne des gages pour l’avenir : cette génération est parée pour le futur des apps toujours plus gourmandes.

Maintenant, je ne dis pas que tout est parfait. Plans met toujours trop longtemps pour afficher une carte. Siri a toujours ces hoquets de chargement pénibles… Mais dans l’ensemble, il est difficile de ne pas apprécier la vitesse d’exécution de la Series 4.

Dis Siri, tu m’entends ?

L’apport du Bluetooth 5.0 n’est pas forcément évident au premier abord (ni vraiment au second, pour être tout à fait franc), mais c’est ce qui permet à la puce W de passer la troisième. Apple promet une configuration initiale de l’Apple Watch plus véloce et un transfert plus rapide du contenu provenant de l’iPhone.

Difficile de dire avec certitude si c’est effectivement plus réactif. Comme pour tout ce qui touche à cette technologie catastrophique bien utile qu’est le Bluetooth, les performances peuvent être excellentes comme exécrables.

Le transfert de 9 chansons entre l’iPhone et des Series 3 et Series 4 montre une nette différence : dans le premier cas, l’opération a nécessité 1 minutes et 55 secondes, avec la nouvelle montre 1 minute et 27 secondes. La Series 4 remporte le match haut la main, et c’est heureux. Mais cela reste toujours beaucoup trop long pour une poignée de chansons.

En fait, ce n’est pas tellement le temps de transfert des morceaux en lui-même qui gagne en rapidité, mais plutôt la connexion entre l’iPhone et l’Apple Watch, l’ouverture du robinet en quelque sorte.

J’ai aussi pu constater que le jumelage avec des AirPods est souvent (mais pas toujours) plus rapide sur la Series 4. Le jour où ce jumelage sera instantané et sans à-coups, le monde sans fil que nous vante Apple depuis des années aura fait un grand pas. Ce n’est pas encore pour tout de suite.

Pour une montre connectée, la question de l’autonomie est bien sûr centrale. Apple promet 18 heures pour la Series 4, c’était le cas aussi pour les précédentes Series. L’expérience nous a montré que les anciennes générations de l’Apple Watch avaient d’excellentes dispositions dans ce domaine ; on pouvait aisément dépasser le seuil fixé par Apple.

Je ne serais pas aussi affirmatif pour la Series 4. La capacité des batteries des boîtiers 40 et 44 mm est plus réduite que sur les Series 3 de 38 et 42 mm (voir tableau ci-dessus). Comment donc, avec un écran plus grand, Apple est-elle parvenue à conserver la même autonomie que sur ses précédentes montres plus petites ?

La puce S4 y participe sans aucun doute. Mais ce qui permet aux Series 4 d’afficher cette autonomie, c’est surtout la technologie LTPO (low-temperature polycrystalline oxide) derrière les écrans des nouvelles montres. Non seulement elle facilite la conception d’écrans flexibles, mais elle consomme aussi de 5 à 15% d’énergie en moins que le LTPS (low-temperature polycrystalline silicon) utilisé par les écrans des anciennes Series.

Deux de nos montres ont ainsi tenu 19 heures environ, entrecoupées d’une nuit en mode Avion et Spectacle. Le tout avec pour chacune une période de 30 minutes d’activité physique, des notifications en tout genre, des appels audio et la consultation d’apps.

Ce n’est pas si mal, et c’est même supérieur aux promesses d’Apple. Néanmoins, ma Series 3 (la 42 mm, du moins) est toujours en mesure de franchir sans trop d’encombre 24 heures gorgées de notifications et comprenant une à deux sessions d’activité physique. Disons que la Series 4 remplit son devoir, sans faire de zèle.

Miscellanées de poignet

Surprise !

L’emballage de l’Apple Watch Series 4 est un régal. On se croirait à Noël au moment de déballer les cadeaux ! Le paquet contient en effet le boîtier de la montre et ses accessoires, ainsi que le bracelet à part, dans son propre emballage. Les deux paquets sont emballés dans une feuille de carton qui fait un excellent papier cadeau.

Ce nouveau packaging appelle deux réflexions. La première, c’est que l’heureux client doit installer le bracelet sur la montre avant de la mettre à son poignet. Ça ne représente pas beaucoup d’effort, et cette tactique de découverte par l’exemple a une vertu pédagogique qui pourra donner le goût d’acheter d’autres bracelets…

Ensuite, ce paquet cadeau est peut-être les prémices d’une nouvelle méthode de commercialisation de l’Apple Watch. On en choisirait d’abord le boîtier et ensuite le bracelet, plutôt que de se contenter des duos tout faits d’Apple. Pour le moment, il faut faire avec.

De l’alu sinon rien

Si on a le malheur d’habiter dans un pays où aucun opérateur ne prend en charge la connexion cellulaire de l’Apple Watch, alors il sera impossible de s’offrir un boîtier en acier inoxydable, ni même un modèle Hermès.

C’était déjà le cas avec la Series 3, au grand dam de nos amis Belges notamment (qui peuvent toutefois sauter la frontière pour trouver leur bonheur malgré tout). Les boîtiers alu sont très bien, mais on peut vouloir mettre quelques (centaines d’) euros en plus pour avoir du haut de gamme au poignet. 18 pays commercialisent actuellement la Series 4 GPS + cellular (23 pour la Series 3).

Deux finitions, plusieurs prix

Dans les pays où les opérateurs prennent en charge la connexion cellulaire de l’Apple Watch, les Series 4 se déclinent en deux finitions, aluminium et acier inoxydable poli, ainsi que dans plusieurs coloris.

Les boîtiers aluminium sont plus légers (30,1 et 36,7 grammes pour les 40 et 44 mm) que les modèles en inox (39,8 et 47,9 grammes). Leur écran est protégé par un verre Ion-X, le même que celui de l’iPhone. Les écrans des boîtiers en inox bénéficient d’une couche de cristal de saphir, plus haut de gamme et plus résistant aux rayures. Attention, ce cristal synthétique obscurcit légèrement l’écran.

Apple Watch Series 0 (2015) de 42 mm, Series 4 de 40 mm et Series 3 de 38 mm.

Les deux finitions intègrent en outre le même dos en céramique et cristal de saphir, fini le composite utilisé dans les précédentes Series en aluminium. La couronne digitale des modèles GPS présente un cercle noir, tandis que les versions GPS + cellular ont un filet rouge bien plus discret que le point rouge à la Bozo le clown de la Series 3.

À l’usage, il n’y a aucune différence entre les montres alu et inox, si ce n’est que l’acier inoxydable est plus « premium ». C’est un matériau de prédilection dans le monde de l’horlogerie. Apple propose trois coloris pour chacune des finitions : argent, gris sidéral et or pour l’aluminium ; argent, noir sidéral et or pour l'inox. Les prix sont les suivants :

  • Aluminium GPS : 429 € (40 mm), 459 € (44 mm)
  • Aluminium GPS + cellular : 529 € (40 mm), 559 € (44 mm)
  • Acier inoxydable GPS + cellular : 699 € (40 mm), 749 € (44 mm)

On trouvera aussi un modèle inox avec bracelet milanais assorti à 799 € / 849 €. L’Apple Watch Series 4 Nike+, vendue aux mêmes tarifs que les modèles aluminium, sera disponible le 5 octobre.

Pas si compliqué les cadrans

En plus d’Infographe, l’Apple Watch Series 4 bonifie des cadrans qui sont aussi disponibles sur les autres Series. Kaléidoscope, Feu et eau, Métal, Vapeur et Couleur profitent de l’occasion pour afficher leurs effets sur toute la surface de la montre. Avec un tel écran, ce serait dommage de se limiter au rond des précédentes générations.

Les animations de ces cadrans, tout particulièrement celles réalisées « à la main », sont très impressionnantes. Le seul problème, c’est que ces cadrans se contentent de présenter l’heure : aucune complication ne peut s’y ajouter, à moins de se contenter d’un cadran circulaire.

En mode Plein écran, le cadran Feu et eau n’accepte aucune complication. Le mode Circulaire est plus accueillant, mais l’effet est aussi moins spectaculaire.

Dis Siri, pourquoi c’est toujours si compliqué ?

Avec l’Apple Watch, Siri veut vraiment gagner le prix de camaraderie. Mais malgré les efforts d’Apple, l’assistant n’est pas aussi réactif qu’il devrait l’être. Le bon point avec la Series 4, c’est que l’onde sonore de Siri suit les mouvements de la voix. Sur les autres Series, il s’agissait simplement d’une animation :

La Series 4 à gauche, la Series 3 à droite.

Plutôt que d’en mettre plein la vue, on aurait préféré qu’Apple améliore la promptitude de son assistant. Même sur la Series 4, on tombe encore trop souvent sur le message d’attente de Siri qui tente de se connecter à ses serveurs ou à faire je ne sais quoi. C’est désespérant à un point où on finit par ne plus vouloir utiliser du tout le service, ce qui est franchement contre-productif.

Je vais plutôt utiliser mon iPhone alors.

watchOS 5 inaugure une nouvelle fonction qui permet de se passer de l’accroche vocale « Dis Siri », toujours un rien tartignole. Il suffit d’activer l’écran, d’approcher la montre de la bouche, et de demander quelque chose à l’assistant.

Sur le papier, l’idée est bonne mais ça ne marche pas suffisamment bien pour qu’on s’en serve réellement. Il est déjà suffisamment bizarre de murmurer des choses à l’oreille du poignet, alors si en plus Siri ne capte rien…

De vrais boutons

Dire que l’Apple Watch Series 4 redonne ses lettres de noblesse au bouton Retour de l’interface de watchOS serait sans doute aller un tout petit peu trop loin. Mais il faut reconnaitre que ces petits boutons ronds et colorés qui permettent de revenir sur l’écran précédent d’une app sont bien plus explicites que le simple et basique « < » des anciennes Series !

Joie et félicité sur l’Apple Watch Series 4.
Tristesse et désolation sur l’Apple Watch Series 3.

Pour conclure

Difficile de ne pas se montrer particulièrement enthousiaste au sujet de l’Apple Watch Series 4. Ce produit, qui au début de son histoire a eu quelques difficultés à trouver sa vraie place, est parvenu à s’imposer sur nos poignets. Apple a fait les efforts qu’il fallait, d’abord au niveau logiciel : watchOS 5 est sans conteste le système d’exploitation qu’il fallait pour l’Apple Watch.

Quant à l’Apple Watch Series 4, c’est l’écrin idéal pour les ambitions du constructeur dans le domaine de l’informatique vestimentaire, que ce soit en matière de santé, de mesure de l’activité sportive, de gestion des notifications… La puissance du nouveau processeur S4 apporte à l’appareil ce qui lui manquait le plus : le plaisir de l’usage.

Sans oublier ce grand écran qui fait honneur aux complications enrichies, ni cette nouvelle couronne digitale dont on chantera longtemps les louanges. Il reste bien sûr quelques points à améliorer (à quand l’affichage de l’heure en continu, rrogntudjû) mais avec cette Series 4, Apple a tout fait pour que vous succombiez à l’appel de l’Apple Watch.

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