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Test de la Fitbit Versa : connectée et convaincante

Mickaël Bazoge

mardi 24 avril 2018 à 20:30 • 18

Matériel

Les ambitions de Fitbit en matière de montres connectées se sont heurtées au mur froid de la réalité : la Ionic, première tentative du constructeur, n'a pas été à la hauteur de son aspiration. Quelques mois plus tard, Fitbit remet le couvert avec la Versa. Ce deuxième essai est-il plus réussi ?

On pourrait résumer ce test de la Versa en un mot : soulagement. Avec la Versa, Fitbit a trouvé la bonne recette. Certes, il y manque encore un ou deux ingrédients, mais cette nouvelle tentative est bien plus convaincante que la Ionic.

L'héritage de Pebble

La Versa est aussi ronde et plaisante à regarder que la Ionic était anguleuse et peu amène. L'héritage de Pebble, acheté par Fitbit faut-il le rappeler, est au rendez-vous : le design de la Versa évoque en effet la Pebble Time.

Avec la Pebble Time Steel.

Le châssis en aluminium présente des arrondis tout doux, rehaussés des trois mêmes boutons que sur la Ionic, mais ils se font plus discrets. Le clic est aussi moins dur que sur le précédent modèle. L'écran LCD de 1,34 pouce, tactile, est très lumineux (1 000 nits, comme l'Apple Watch Series 2/3), sa définition est de 300 x 300. Il est protégé par un revêtement Gorilla Glass 3.

L'arrière de la Versa est plus soigné que le dos de la Ionic où les différents éléments donnent l'impression d'avoir été installés là où il y avait de la place. Les différents capteurs (cardiofréquencemètre et les contacts pour la recharge) sont mieux intégrés sur la Versa, même si on est encore à des années-lumière de la finition grand luxe offerte par Apple.

Les bracelets sont interchangeables, mais Fitbit a fait le choix discutable de l'absence de cohérence : le système d'attache de la Versa diffère de celui de la Ionic. Impossible d'utiliser les bracelets de l'une avec l'autre malheureusement… Sur le nouveau modèle, il s'agit d'une pompe sur laquelle il faut appuyer pour libérer le morceau de bracelet.

Apple Watch, Fitbit Ionic et la Versa.

Retirer le bracelet est simple, l'installer est une autre paire de manches. On est loin de la simplicité de l'Apple Watch dans ce domaine. Fitbit propose une belle sélection de coloris dans les trois gammes (plastique, cuir et métal) dont les prix s'échelonnent de 30 € à 100 €.

La Versa est agréable à porter, elle se fait discrète et légère, plus encore qu'une Apple Watch 42 mm. On regrette simplement que Fitbit ait une fois encore choisi d'afficher son logo de manière si proéminente en façade de la montre. Quel est l'intérêt ? Si ce n'est celui de dénaturer un design qui, pour le reste, est sans doute ce que le constructeur a fait de mieux à ce jour.

Une montre sportive…

La Versa fonctionne sous Fitbit OS, passé récemment en version 2.0. L'interface n'est pas aussi raffinée que watchOS, et l'accent est mis sur le tracking d'activité : le cadran de base permet d'un tap d'afficher son rythme cardiaque, le nombre de pas effectués et les calories brûlées.

En balayant l'écran vers le haut, on obtient un journal plus complet de l'activité physique qui s'accompagne de conseils et d'astuces. En balayant vers le bas depuis le cadran, la montre affiche les dernières notifications. En glissant vers la gauche, on accède aux applications. « Activité » est celle qui servira sans doute le plus, puisqu'elle permet de mesurer un exercice sportif.

La Versa prend en charge le running et le tapis de course, le vélo, la natation (la montre est étanche jusqu'à 50 mètres), la musculation, le fractionné et « exercice », une catégorie fourre-tout pour les autres types de sports. Pas de rameur ni d'elliptique dans cette sélection, malheureusement pour les fans du genre.

L'application Fitbit n'est toujours pas un modèle d'ergonomie, mais elle est ludique et elle regorge d'informations dans tous les sens. Il faut parfois fouiller pour trouver ce qu'on cherche.

Le panneau de suivi du sommeil est lui aussi un peu compliqué à consulter, et comme toujours avec ce genre de fonction, on aimerait avoir des conseils personnalisés pour mieux dormir. Bon point : la Versa est beaucoup moins pénible à porter la nuit que la Ionic, elle « accroche » moins les draps et se fait plus discrète.

La montre est un traqueur d'activité tout à fait efficace. On y retrouve un accéléromètre et un gyroscope, ainsi qu'un cardiofréquencemètre qui suit la fréquence cardiaque en continu.

La Versa intègre un capteur SpO2 qui, entre autres capacités, permet de mesurer l'apnée du sommeil. Hélas, Fitbit ne l'a toujours pas activé à l'heure actuelle et cela commence à traîner en longueur, puisque ce capteur fait aussi partie de l'attirail de la Ionic. Il a été présenté par le fabricant comme un atout stratégique pour se faire une place sur le marché. On attend toujours de voir.

Parmi les fonctions qui ont été annoncées et qui seront disponibles dans un futur proche, le constructeur met en avant le « suivi féminin » afin de consigner plus facilement les règles. Des informations qui permettront à l'application de présenter les cycles pour mieux les comprendre.

Autre absent de marque, et il y a peu de chance de le voir apparaitre un jour, c'est HealthKit. Les données relevées par la montre ne seront pas versées au pot commun dans lequel Activité et les autres apps compatibles peuvent piocher. Fitbit, qui a bâti une plateforme concurrente à HealthKit, n'a aucun intérêt à participer c'est certain, mais c'est aussi dommage pour l'utilisateur qui n'a que faire des querelles de clocher.

Toujours au chapitre des abonnés absents, le GPS qui demeure la chasse gardée de la Ionic. La montre exploite le capteur de l'iPhone, ce qui implique qu'il faudra transporter son smartphone avec soi pendant une course à pied ou en vélo (si l'on veut les itinéraires).

On peut regretter que le GPS ne soit pas au rendez-vous, mais cela demeure logique d'un point de vue industriel : pour Fitbit, il s'agit de baisser les coûts au maximum, et puis cela permet aussi de réduire la taille du boîtier tout en conservant une bonne autonomie.

… et connectée au minimum

La Versa est un traqueur d'activité qui se rêve en montre connectée. C'est à peu près réussi sur le premier plan, en revanche pour la deuxième partie, ce n'est pas encore gagné.

Fitbit aurait pu s'appuyer sur Pebble et puiser dans le catalogue d'apps mises au point pour les montres du défunt constructeur. À la place, l'entreprise a préféré repartir de zéro. Une initiative qui peut s'entendre au démarrage d'une nouvelle plateforme, mais qui nécessite (de nouveau dans le cas de Fitbit) un gros travail pour s'attirer les faveurs de développeurs aux ressources limitées.

Versa v. Ionic.

On retrouve sur la Versa les mêmes applications que sur la Ionic : Alarmes, Météo, Minuterie, … mais aussi des apps plus originales comme Coach, qui propose plusieurs entraînements, ou encore Deezer, installé d'office. C'est d'ailleurs le seul service de streaming compatible avec la Versa (l'Apple Watch n'est guère mieux loti en la matière, à l'exception d'Apple Music).

À ce propos, l'application Musique se montre toujours aussi peu efficace : ce sont jusqu'à 300 morceaux qu'on peut y stocker, mais encore faut-il y parvenir. Les chansons ne peuvent pas être transférées simplement entre l'iPhone et la montre, il faut en passer par un logiciel de bureau, Fitbit Connect et s'assurer que le Mac et la montre soient sur le même réseau Wi-Fi (le mode d'emploi complet est disponible ici).

Les rayons de la boutique d'apps de la Versa sont peu fournis : on y trouve une calculatrice, le jeu 2048, une lampe torche, des calendriers, le New York Times… Difficile de bâtir un écosystème applicatif en quelques mois (le SDK de Fitbit OS est encore tout jeune) ! Même chez Apple, les choses ne sont pas nécessairement au beau fixe. Alors pour un nouvel entrant comme Fitbit…

Le choix de cadrans est beaucoup plus important. Ce sont des centaines de modèles qui sont proposés, il y a un peu de tout pour tous les goûts et la bonne surprise ici c'est qu'on ne compte pas (ou alors très peu) de banales copies de cadrans existants.

Certains sont très réussis, d'autres sont même de petites applications : il y a par exemple des cadrans « chiens et chats » développés par Fitbit, qui poussent l'utilisateur à multiplier les pas pour rendre heureux les petits compagnons virtuels. L'utilisateur d'Apple Watch regardera sans nul doute avec beaucoup d'envie ce catalogue de cadrans.

En revanche, il n'aura aucun mal à préférer son Apple Watch au moment de payer en caisse : Apple Pay est bien plus courant que Fitbit Pay, la solution de paiement mobile concurrente. Les banques françaises partenaires se limitent aux établissements du Crédit Mutuel Arkéa (Bretagne, Massif central et Sud-Ouest), Fortuneo et Max. Et encore, uniquement pour les détenteurs de cartes Mastercard.

La montre affiche bien sûr les notifications reçues sur l'iPhone, mais les interactions sont réduites au strict minimum. Les réponses rapides depuis le poignet sont limitées à Android. Fitbit n'y est pour rien ici, c'est une limitation d'iOS. Bon point en revanche pour le contrôle granulaire des notifications : on peut choisir de recevoir ou non les alertes de telle ou telle application.

On peut décider de recevoir les notifications d'une app mais pas d'une autre.

L'autonomie est une des grandes satisfactions de la Versa. Le berceau de recharge est plus encombrant que le câble magnétique de la Ionic, mais il est aussi infiniment mieux fichu et plus pratique, car il maintient la montre bien en place pendant la charge.

La batterie annonce 4 jours d'autonomie : dans les faits, elle a tenu sans sourciller 5 jours et 5 nuits de mesures diverses (entraînements, mouvements du quotidien), ainsi que le relevé du sommeil. Le tout avec le capteur de fréquence cardiaque en continu… Une belle prouesse qui est une force pour Fitbit. On peut partir en week-end sportif en oubliant le chargeur à la maison.

Pour conclure

Après la déception Ionic, on s'attendait au pire avec la Versa, deuxième tentative de Fitbit de se positionner sur un marché trusté par l'Apple Watch. En se reconnectant (au moins pour le design) avec l'héritage de Pebble et en s'appuyant sur ses forces traditionnelles comme le suivi de l'activité physique et l'autonomie, le constructeur signe finalement une réussite.

À 200 €, la Versa est un produit tout à fait compétent, agréable à porter et à utiliser au quotidien, qui se glisse sans peine au niveau des meilleures montres connectées du marché. Tout n'est pas parfait évidemment, en particulier tout ce qui a trait au support d'iOS : pas de compatibilité HealthKit, des interactions avec les notifications réduites à pas grand-chose, un transfert de musique pénible.

L'absence de GPS est notable, même si en retour la facture est moins élevée. Si vous recherchez une montre connectée compétente, sympa et discrète à un prix somme toute abordable, difficile de ne pas conseiller la Versa. À moins bien sûr que vous ne soyez complètement converti à l'écosystème Apple, auquel cas vous portez déjà une Apple Watch…

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