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Test du casque Sony WH-1000XM2B

Nicolas Furno

dimanche 19 novembre 2017 à 18:00 • 41

Matériel

En matière de casque avec isolation active, Bose a longtemps été le maître (presque) incontesté et son dernier QC35 est une excellente déclinaison sans-fil. L’isolation active qui permet d’annuler dynamiquement une partie des sons de votre environnement n’est pas une technologie nouvelle, mais notre test du récent Studio3 de Beats a montré qu’elle n’est pas encore maîtrisée par tout le monde.

Le WH-1000XM2 de Sony. Cliquer pour agrandir

Sony s’est fait remarquer avec son propre concurrent, le MDR-1000X et son évolution la plus récente, le WH-1000XM2 que nous avons testé pour en avoir le cœur net. Le constructeur s’est aligné sur son concurrent sur le plan tarifaire et le casque est disponible à 380 €. Pour ce prix, ce modèle est censé offrir une isolation sonore aussi bonne que celle de Bose, mais avec davantage d’options et une meilleure qualité sonore.

Pari réussi pour Sony ? C’est ce que nous allons voir dans ce test !

Design et ergonomie

Le design est une affaire de goût avant toute chose, mais j’ai personnellement beaucoup apprécié la sobriété du WH-1000XM2. Sony propose deux coloris, un doré un petit peu plus visible et un noir extrêmement discret. C’est naturellement ce dernier qui a ma préférence et je n’ai pas été déçu : si vous ne savez pas à quoi ressemble ce casque, vous ne devinerez jamais qu’il s’agit de ce modèle et donc d'un appareil à 380 €. Un point que j’apprécie particulièrement avec ces casques haut de gamme.

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Même les deux logos de Sony placés de chaque côté sont discrets. Les écouteurs circum-auraux (ils viennent entourer les oreilles, sans les toucher) sont essentiellement monochromes, l’arceau en métal est dans un gris foncé très proche du reste… bref, si vous aimez la sobriété, vous serez sûrement conquis.

La conception et la qualité de construction sont par ailleurs exemplaires. Sony a choisi des matériaux de qualité, tout est bien ajusté et on sent que l’on a un casque premium, ce qui est toujours agréable à ce niveau tarifaire. Le constructeur fournit aussi une housse de transport légèrement rigide et l’ensemble occupe une place très raisonnable une fois plié. Ajoutons qu’avec 275 g sur la balance, le WH-1000XM2 est dans la moyenne, légèrement en dessous du QC35 de Bose, légèrement au-dessus du Studio3 de Beats.

Une fois plié dans sa housse de transport, le WH-1000XM2 occupe peu d’espace. Cliquer pour agrandir

Cette sobriété s’explique aussi par l’absence de boutons physiques. Il n’y en a que deux, un pour allumer/éteindre l’appareil et pour l’associer en Bluetooth, et un autre pour régler l’isolation active. C’est tout, car tout le reste se fait à l’aide d’une surface tactile positionnée sur l’écouteur droit. Lecture et pause de la musique, changement du volume et de la piste en cours de lecture… tout se fait sur une surface tactile invisible à l’œil nu.

Comme le design, les avis divergent sur la question des contrôles tactiles. Vous les trouverez peut-être acceptables, voire bons, mais j’ai un problème avec les contrôles tactiles sur les casques. Je les ai expérimentés notamment sur le Zik de Parrot et je ne les avais pas vraiment appréciés. C’est encore pire sur le WH-1000XM2.

Vous devez toucher deux fois la surface pour mettre en pause et relancer la lecture, mais aussi pour répondre au téléphone ou raccrocher pendant un appel. Deux paires de gestes sont également disponibles : glissez horizontalement vers l’avant pour passer à la piste suivante et vers l’arrière pour la piste précédente ; glissez verticalement vers le haut pour augmenter le volume et vers le bas pour le baisser. Signalons enfin qu’un tap prolongé active Siri sur un appareil iOS, ou Google Assistant sur un smartphone Android.

Les surfaces tactiles, c’est simple en théorie… beaucoup moins en pratique. Cliquer pour agrandir

Ces gestes sont parfaitement logiques en théorie, même si j’aurais préféré un tap unique pour mettre en pause, le double-tap n’est pas très agréable à l’usage puisque l’on se tape sur l’oreille, en quelque sorte. En pratique en revanche, il est très facile de confondre les deux glissements et, par exemple, de passer à la piste suivante au lieu de changer le volume sonore, un cas particulièrement frustrant.

Le problème est moins grave en étant stationnaire, mais j’ai trouvé que je faisais très souvent l’erreur en marchant, même après une semaine d’utilisation. Encore une fois, vous ne trouverez peut-être pas que c’est un problème, mais pour moi c’est un gros point noir sur ce casque.

Et c’est dommage, parce que le reste est excellent. Le confort du WH-1000XM2 est au niveau de Bose et je peux porter le casque sans problème pendant plusieurs heures. Les deux boutons physiques sont faciles à distinguer et permettent aussi de repérer le bon sens de l’appareil même les yeux fermés. En bref, Sony a fait un excellent travail, sauf pour les contrôles tactiles… j’aurais préféré un banal trio de boutons physiques, comme Bose ou Beats (entre autres) le font.

En fonctionnement

Pour être tout à fait honnête, la qualité sonore est presque secondaire pour moi, en tout cas pour un casque nomade. Je privilégie d’autres critères, comme l’ergonomie, le confort, l’isolation active ou encore l’autonomie. La qualité sonore reste un critère important, surtout sur un casque facturé 380 €.

Fort heureusement, ce point ne pose aucun problème : la qualité sonore du WH-1000XM2 est excellente, pas moins. Déjà, signalons que le casque gère les meilleurs standards du moment : aptX et AAC pour les appareils Apple, mais aussi l’aptX HD qui reste encore très rare, mais qui promet d’améliorer la qualité de façon significative. Le traitement DSEE HX de Sony est aussi de la partie pour améliorer la musique nécessairement compressée, ne serait-ce que pour le Bluetooth.

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Sony a opté pour une signature sonore plus neutre que celle de Beats, mais les basses restent bien présentes pour tous les genres qui en nécessitent de bonnes. Si l’on voulait chipoter, on pourrait réclamer des attaques légèrement plus franches dans les basses fréquences, mais c’est un excellent casque, très polyvalent. Sur ce point, il est sans doute meilleur, ou en tout cas plus musical, que le QC35 de Bose.

Tout cela, c’est en utilisant les réglages de base. Sony associe son casque à une app mobile, comme c’est fréquemment le cas de nos jours. Elle n’est pas obligatoire, mais elle permet d’ajuster quelques paramètres supplémentaires, notamment pour l’isolation active. Avant d’y venir, évoquons les réglages sonores, ou plutôt la pléthore de réglages sonores : il y a un égaliseur cinq bandes traditionnel, une option de placement audio (si vous voulez, pour une raison ou une autre, avoir tout le son au fond à droite, c’est possible) et un simulateur capable de reproduire l’ambiance d’une salle de concert ou bien d’une discothèque.

Quelques-uns des multiples réglages sonores proposés par Sony. Cliquer pour agrandir

Spécificité supplémentaire du Sony, le casque peut être optimisé en fonction de votre profil d’oreille. La procédure prend quelques secondes et dépend à la fois de votre physionomie, du fait que vous portiez des lunettes ou non, mais aussi de la pression atmosphérique. L’idée étant de la refaire si quelque chose change, par exemple si vous l’utilisez en avion. Je dois dire que je n’ai jamais vraiment entendu de différence entre avant et après l’optimisation, mais cela ne coûte rien de le faire, donc…

Cette surenchère de réglages pas toujours très utiles se retrouve encore pour l’isolation active. Par défaut, le WH-1000XM2 fonctionne avec un réglage qui bloque tous les sons extérieurs et si vous n’installez pas l’app, vous pouvez choisir parmi trois options en pressant le bouton dédié : OFF / isolation partielle / isolation totale. Le mode intermédiaire continue de bloquer certains sons, mais il laisse passer la majorité et notamment les discussions. Il sera utile dans un bureau, ou bien dans une salle d’attente, par exemple.

Si ces trois options ne vous suffisent pas, l’app propose pas moins de… vingt réglages ! Oui, vous avez bien lu, Sony propose vingt paliers entre l’isolation active totale et aucune isolation active du tout. Comme c’était probablement trop à gérer manuellement, le constructeur propose un mode automatique : en fonction de votre situation, le WH-1000XM2 adapte son niveau d’isolation active sans intervention de votre part.

Pas moins de vingt niveaux différents sont disponibles pour vous isoler complètement, ou au contraire écouter l’environnement. Cliquer pour agrandir

Sur le papier, c’est une bonne idée : l’isolation sonore sera maximale dans un avion, mais réduite dans l’aérogare pour que vous puissiez entendre les annonces. À l’usage néanmoins, c’est une très mauvaise idée. Déjà, parce que l’app doit suivre tous vos mouvements pour savoir ce que vous faites en permanence, ce qui n’est pas forcément très appréciable. Ensuite, parce que le constructeur a cherché à être trop malin, avec des niveaux différents selon que vous marchez ou que vous êtes dans un bus. Résultat, le casque de Sony n'arrête pas de changer ses paramètres, c’est très perturbant.

J’ai rapidement désactivé tous ces automatismes pour revenir à un mode plus simple, en variant uniquement l’isolation active avec le bouton physique du casque en cas de besoin. Au quotidien, j’ai souvent laissé le réglage de base, avec l’isolation totale. Même si Sony s’est, à mon sens, perdu dans ces multiples réglages un petit peu gadgets, il faut saluer le travail du constructeur dans le domaine. L’isolation active du WH-1000XM2 est très bonne, pas encore au niveau du QC35, mais pas loin.

Le souffle est légèrement plus présent quand la musique est en pause et les sons parasites, notamment liés au vent, sont moins bien gérés que chez Bose. Néanmoins, le casque s’en sort très bien en écoutant de la musique et c’est dans ce domaine le meilleur concurrent du QC35 que j’ai pu tester. À noter aussi, une fonction astucieuse qui permet, en posant sa main sur l’écouteur droit, de baisser la musique, couper l’isolation active et ainsi entendre ce qui se passe autour de vous.

C’est une bonne idée et elle fonctionne aussi bien qu’annoncé. Je ne l’ai jamais utilisée, parce que je n’aime pas garder mon casque quand on me parle et parce que mes interlocuteurs ne savaient pas que je les entendais. Mais je l’ai testée plusieurs fois au bureau et en effet, on entend extrêmement bien tout ce qui se passe autour après environ deux secondes d’attente.

Il suffit de poser la main sur l’écouteur de droite pour baisser l’isolation active et ainsi entendre les bruits environnants. Cliquer pour agrandir

Pour finir sur le chapitre des fonctions, Sony a pensé à beaucoup de gadgets, mais oublié quelques fonctions vraiment utiles que l’on retrouve, notamment, chez Bose. Le WH-1000XM2 est connecté à un seul appareil à la fois et il faut penser à le déconnecter d’un côté pour le connecter de l’autre. Ses invites vocales ne sont qu’en anglais et le casque n’annonce pas qui appelle, ce que fait le QC35.

En revanche, excellent point sur l’autonomie, que Sony annonce à 30 heures en Bluetooth et avec l’isolation active. C’est bien plus que les plus longs voyages en avion (et on peut encore gagner dix heures en filaire) et vous devrez probablement charger le casque une à deux fois par mois, au maximum. Après deux semaines d’essais, mon exemplaire n’est même pas passé en dessous des 50 % d'autonomie restante. L’autonomie est lisible directement sur iOS, en revanche la recharge se fait avec un câble micro-USB… dommage.

Si le casque est totalement vide, vous pouvez encore l’utiliser en passif, avec le câble fourni par le constructeur. En revanche, vous perdrez alors les contrôles tactiles et puisque le câble est fourni sans télécommande, vous perdrez les contrôles tout court. Oubliez aussi l’amplificateur audio qui améliore la qualité sonore. S’il vous reste de la batterie et que vous ne pouvez pas compter sur le Bluetooth, mieux vaut allumer le WH-1000XM2 pour garder amplification et isolation sonore.

Prise jack standard pour le câble filaire, un bon point. Dommage en revanche que la prise de recharge soit encore du micro-USB et non de l’USB-C. Cliquer pour agrandir

Pour conclure

Placé exactement au niveau tarifaire du QC35 de Bose, ce casque de Sony est un concurrent à la hauteur. Le WH-1000XM2 propose une meilleure qualité sonore et il fait presque aussi bien sur tous les autres points. Il est confortable, très bien conçu, discret, son isolation active est presque aussi bonne et l’autonomie est encore meilleure que chez ses compétiteurs.

Ce serait un sans faute si Sony avait opté pour des contrôles physiques plutôt que tactiles. Tout le monde ne sera sans doute pas d’accord, mais pour moi, c’est rédhibitoire, surtout avec la période hivernale qui s’installe. Le casque de Sony demande trop de précision à l’usage et je continue à avoir des problèmes pour obtenir la bonne commande à l’usage, après deux semaines d’utilisation. C’est correct en statique, mais pas en marchant, et je trouve que des contrôles avec des boutons faciles à distinguer sont une meilleure solution.

Sony a également été trop loin avec son app, qui en devient complexe à force de multiplier les options et les fonctions pas toujours utiles. Je laisse chacun juger de l’intérêt des effets sonores, mais qui peut bien avoir besoin de vingt positions différentes pour l’isolation active ? C’est beaucoup trop et le constructeur ferait mieux d’améliorer la fonction de base, qui est très bonne, mais pas encore au niveau de celle de Bose.

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À l’heure des bilans, le WH-1000XM2 est un très bon produit si vous cherchez un casque circum-aural Bluetooth avec isolation active. Le QC35 a toujours ma préférence pour sa meilleure isolation active et son ergonomie, mais le casque de Sony est un excellent choix, notamment si vous privilégiez la qualité audio.

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