Apple continue de s'investir dans la santé et dans de possibles futurs scénarios d'utilisation pour ses produits. Une étude publiée cette semaine révèle que la société de Cupertino a collaboré avec deux autres entreprises pour déterminer si les données récoltées par les iPhone, Apple Watch et son traqueur de sommeil Beddit pourraient aider à mieux détecter des signes précoces de déficits neurocognitifs ou démence. Un stade pouvant précéder la maladie d'Alzheimer.
Les deux autres acteurs de l'étude sont le groupe pharmaceutique Eli Lilly et Evidation Health, une start-up américaine d'études et de mesures spécialisée dans la santé.
La cofondatrice d'Evidation, Christine Lemke, a confié à CNBC : « Avec cette recherche, nous avons examiné comment les données de comportement quotidiennes capturées par les iPhone, Apple Watch et les moniteurs de sommeil Beddit peuvent être efficaces pour différencier les personnes présentant une déficience cognitive légère, tout comme celles présentant des débuts d'Alzheimer ou celles ne présentant aucun symptôme ».
Quinze personnes ont piloté l'enquête, cinq employés de chacune des entreprises. L'étude s'est déroulée sur un total de douze semaines entre décembre 2017 et aout 2018. Elle comprenait deux groupes, dont un composé de 82 personnes « en bonne santé » et un deuxième groupe de 31 personnes « présentant différents stades de déclin cognitif et de démence ».
Les participants ont reçu un iPhone 7 Plus, un iPad Pro 10,5", une Apple Watch Series 2 et un traqueur Beddit. Les chercheurs ont constaté que les personnes du deuxième groupe tapotaient sur leurs appareils plus lentement et moins régulièrement que les autres. Il leur était assigné des tâches en ce sens et leur activité sur le téléphone était surveillée de manière passive par un logiciel.
Ils répondaient aussi à moins d'enquêtes, avaient davantage recours aux applications d'assistance et envoyaient moins de SMS que le premier groupe. Les chercheurs ont toutefois indiqué qu'il n'est pas encore possible de tirer des conclusions à long terme car l'étude nécessite davantage d’analyses.
Plus de 50 millions de personnes seraient atteints de démence dans le monde, indique l'OMS. « La démence est un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes ». C'est aussi une des premières causes de handicap et de dépendance pour les personnes âgées.
Ce travail qui vise à vérifier la pertinence des wearables pour détecter l'apparition de ces troubles, sera présenté aujourd'hui lors de la conférence SIGKDD (Conference on Knowledge Discovery and Data Mining), un forum international qui offre la possibilité aux chercheurs et aux praticiens issus du monde universitaire, de l'industrie ou du gouvernement américain de partager leurs idées, expériences et résultats de recherche en data mining.