Alors que l'étau se resserre autour de l'App Store d'Apple et que l'Europe a quasiment validé un texte imposant le sideloading sur iPhone, les équipes de Meta viennent de partager un témoignage intéressant sur leur double expérience dans le domaine de la VR. Pour l'entreprise, le choix de proposer une boutique d'application ouverte n'est pas la meilleure solution, et Meta parle d'expérience car elle a pu s'essayer à deux modèles : une boutique complètement ouverte sur l'Oculus Go (sorti en 2018), et une fermée plus classiques pour le Meta Quest 2 (2020).
Sur la boutique du premier engin, les développeurs pouvaient poster ce qu'ils voulaient, de l'obscure démo expérimentale au jeu complet et peaufiné. Sur le casque plus récent, les limitations sont plus nombreuses et Meta valide tout avant publication.
Cette première idée de proposer une boutique ouverte n'aurait pas convaincu les joueurs et aidé à populariser la VR, explique le directeur de l'écosystème de contenu de Meta Chris Pruett. Selon lui, les projets mal finis auraient fait du tort à la technologie : de nombreux joueurs essayaient quelques « expériences » mal fignolées et ne réutilisaient plus leur Oculus Go, estimant à la hâte que les jeux VR ne valaient pas grand-chose. À l'inverse, les joueurs qui lançaient directement de « bons » jeux avaient plus tendance à revenir. Face à ces statistiques, Meta a donc décidé de miser sur la qualité pour son nouvel appareil, quitte à faire le tri.
Actuellement, le Quest Store propose plus de 400 jeux. Un chiffre respectable pour un domaine encore jeune comme la VR, mais l'entreprise a conscience du fait que l'ouverture est un aspect important pour de nombreux clients. Elle a lancé l'App Lab en 2021, une boutique alternative moins regardante à l'entrée. Celle-ci compte désormais environ 1 400 titres, alors que 2 400 projets ont été soumis.
Les développeurs du Quest Store ont généré plus d'un milliard de dollars de revenus via le Quest Store. Lancer une seconde boutique plus libre n'a pas plombé les finances de Meta, car l'entreprise applique un taux de commission de 30 % sur ses deux échoppes. Les mécontents peuvent toujours se débrouiller par eux même pour diffuser leur app : le dernier casque de la marque tourne sous Android et est donc ouvert au sideloading.
Source : Protocol