Le lunetier franco-italien EssilorLuxottica prolonge son partenariat avec Meta en signant « un nouvel accord de long terme ». Encouragées par le succès des lunettes connectées Ray-Ban, les deux entreprises prévoient de poursuivre leur collaboration jusqu’en 2030 pour concevoir « plusieurs générations d’articles de lunetterie connectée ».
« Je suis fier du travail que nous avons accompli avec EssilorLuxottica », déclare Mark Zuckerberg, qui veut marier les technologies de Meta et le style des marques du groupe franco-italien pour que la réalité augmentée soit doublement « à la mode ». Obnubilé par le concept de métavers, au point de renommer le groupe Facebook, Zuckerberg avait fait un virage sur l’aile pour soudainement promouvoir une approche plus légère et moins technologique.
Comme les premières paires de Ray-Ban connectées par Meta ont été fraichement reçues lors de leur présentation en 2021, EssilorLuxottica a complètement sous-estimé la demande pour la deuxième génération, qui souffre toujours de ruptures de stock après un an de commercialisation. Vendues entre 329 et 359 € selon les modèles, avec des verres solaires ou correcteurs, ces lunettes comportent un appareil photo de 12 Mpx, des hautparleurs dans les branches et un microphone sur le pont.
Cela n’a l’air de rien, mais cela suffit pour écouter de la musique en toute discrétion sans se boucher les oreilles, pour passer des appels avec une voix claire, ou encore pour diffuser en direct sur Instagram. Depuis que Meta a déployé son système d’assistance multimodale, les lunettes peuvent aussi identifier et traduire ce que vous voyez sans mettre un écran devant vos yeux. Leur taux d’usage et leur degré de rétention font pâlir d’envie tous les casques de réalité augmentée.
Fort de ce succès imprévu, Meta a complètement revu sa stratégie, au point de penser à prendre une participation dans EssilorLuxottica. Voilà qui fait dire à Zuckerberg que son entreprise est l’« opposée d’Apple ». Dans le podcast Acquired, le patron de Meta s’est fait le chantre d’une culture d’entreprise « qui valorise le lancement de produits » :
Cela marche bien pour eux. Ils ont pris cette approche qui consiste à prendre tout leur temps, peaufiner le produit et seulement ensuite le commercialiser. Cela fonctionne sans doute pour les produits qu’ils conçoivent, c’est leur culture. (…) Mais si vous attendez jusqu’à ce que vous puissiez être félicités (pour vos produits parfaits), vous ratez une période pendant laquelle vous auriez pu apprendre un tas de choses utiles et les incorporer à la version suivante.
Apple s’est peut-être un peu inspirée de Meta en commercialisant le Vision Pro…