L'acquisition de Fitbit par Google, effective depuis le mois de janvier après un examen minutieux de l'opération par la Commission européenne, ne signifie pas que le constructeur de bracelets et de montres connectés va se concentrer sur les services. Cette crainte est légitime, sachant que Google est d'abord et avant tout une société de services, avec une activité matérielle à la marge.
Eric Friedman, co-fondateur de Fitbit et directeur technique, se veut rassurant auprès du site Wareable : « Je pense que Fitbit a un rôle à jouer en démontrant [la pertinence] des capteurs et de la technologie, ainsi que leur utilité ». Sur l'innovation, il continue de penser que « Fitbit va montrer la voie [face à la concurrence] », en rappelant la présence du capteur d'activité électrodermale (EDA) dans le bracelet Sense.
Le dirigeant va jusqu'à se féliciter de voir Apple « copier » Fitbit : « Quand les montres connectées sont apparues, beaucoup d'entre elles étaient des smartphones pour le poignet. Ça a nécessité quelques années, mais tout le monde, de Samsung à Apple, s'est dit "En fait sur la santé et le bien-être, Fitbit a réussi quelque chose". [La concurrence] a alors pivoté et nous a suivi. Nous le prenons comme un compliment ».
Certes, Apple donnait l'impression de ne pas trop savoir où aller au lancement de la première génération d'Apple Watch en 2015, mais dès le départ la montre connectée avait une forte inclination vers le suivi de l'activité physique et sportive, avec son cardiofréquencemètre et les logiciels de traitement qui vont avec. Devant le succès de l'Apple Watch, Fitbit n'a d'ailleurs pas eu d'autre choix que de se lancer à son tour avec ses propres montres connectées…
Désormais entre les mains de Google, Fitbit veut continuer à rapprocher les bracelets et les montres : « Nous avons des bracelets qui peuvent faire fonctionner des applications, alors est-ce que ce sont des bracelets ou des montres ? Je pense que vous allez voir les lignes bouger et se rapprocher entre ces deux catégories », affirme Eric Friedman.
Le directeur technique n'a pas voulu trop en dire sur le futur Wear OS, qui marie Tizen, l'OS de Samsung, et l'ancien OS pour montres de Google. Fitbit est partie prenante dans cette initiative, puisque ce sont ses technologies qui serviront aux fonctions de suivi de santé de la future plateforme. Il se réjouit néanmoins des avancées techniques et d'intelligence artificielle, qui permettent de mieux comprendre ce qui motive chaque utilisateur.