L'acquisition de Fitbit n'est pas une promenade de santé pour Google. Celui-ci affronte d'une part une opposition sur le principe de cette opération et d'autre part, des exigences sur l'exploitation des données des clients de bracelets et montres Fitbit.
L'opposition la plus récente vient des rangs des sénateurs démocrates aux États-Unis. Sept d'entre eux ont demandé au ministère de la justice de redoubler de prudence dans l'étude du projet de Google, rapporte Reuters.
Ce groupe, emmené par deux ex-candidates à la présidentielle américaine 2020, Elizabeth Warren et Amy Klobuchar, exprime son scepticisme face à l'affirmation de Google selon laquelle il souhaite uniquement reprendre pied sur le marché des traqueurs d'activité. De leur point de vue, c'est plutôt au travers du prisme de la collecte de données et de leur monétisation, qu'il faut comprendre cet intérêt de Google pour Fitbit.
Avec le risque que cela renforce encore la position déjà dominante du groupe dans la publicité, puisque c'est sur ce socle que repose tout l'édifice du moteur de recherche.
On peut aisément imaginer comment, sur la base de vos activités sportives et de leur nature, Google peut afficher des publicités ciblées pour des équipements, des aliments, des salles de sport, des services en ligne, etc.
Ces sénateurs relèvent que Google a récemment assuré à la Commission européenne qu'il n'utiliserait pas ces données de santé et d'exercices pour afficher des publicités ciblés. Une « offre modeste et des concessions de court-terme » estime ce groupe d'élus.
La Commission européenne ne relâche pas non plus la pression, alors qu'elle doit donner sa position officielle sur cette acquisition le 8 août. Le Financial Times raconte que Bruxelles exige de Google un engagement à ne pas utiliser les informations de Fitbit pour « pousser son avantage dans la recherche » et à offrir un accès équivalent aux tierces-parties.
Un refus de Google pourrait augurer d'une décision négative de Bruxelles ou, au minimum, de l'ouverture d'une enquête complémentaire plus approfondie pendant quelques mois. Une décision qui peut être aussi annoncée ce début août, si la Commission estime qu'elle ne peut valider ce projet en l'état.
Google et Fitbit ont annoncé leur intention de se marier en novembre dernier.