2024 aurait dû être l’année du renouveau pour Sonos. Après une année difficile, l’entreprise basée à Santa Monica comptait sur son casque - attendu de très (trop ?) longue date - pour repartir de l’avant.
Test du casque Sonos Ace : tout vient à point à qui sait entendre
Malgré des qualités techniques réelles, le Sonos Ace a fait un flop et est très loin des objectifs affichés en interne : 200 000 exemplaires vendus sur les premiers mois de vente… On est loin du million d’unités par an espéré initialement.
Le Sonos Ace ferait un flop
Résultat, Sonos a bouclé son exercice 2024 avec un chiffre d’affaires en baisse pour la deuxième année consécutive à 1,5 milliard de dollars. Le marché des enceintes apparait de plus en plus saturé. Résultat, la base d’utilisateurs Sonos n’a gagné qu’un million d’utilisateurs. Si ce chiffre peut sembler impressionnant de prime abord, il s’agit de la croissance la plus faible de ces 5/10 dernières années.
Pour ne rien arranger, Sonos a souffert toute l’année du lancement catastrophique de sa nouvelle app. Lancée dans la précipitation début mai, l’application qui est au cœur de son écosystème souffrait de nombreux bogues et lacunes, au point qu’un retour à l’ancienne app avait été un temps envisagé. On peut très certainement arguer que l’on peut vivre sans celle-ci, mais c’est un peu comme si on louait les qualités du HomePod en faisant totalement l’impasse sur Siri.
Interrogé par Wired, Andy Pennell a publié sur LinkedIn un billet très complet sur le fonctionnement de l’ancienne app et de la nouvelle, qu’il s’est amusé à désosser. Ce développeur, qui travaille dans la division Xbox, se décrit comme un « Sonos fanboy / hacker ». Pour lui, c’est simple : Sonos a eu les yeux plus gros que le ventre. Dans la nouvelle application, Sonos a tout changé : l’interface qui est le changement le plus perceptible pour l’utilisateur, mais également toute la machinerie que ce soit la manière dont l’app détecte et gère les différents appareils Sonos sur votre réseau local, les API ou la façon dont elle communique avec les différents services de streaming. Andy Pennell a notamment remarqué que le contrôle des appareils ne se faisait plus via le réseau local, mais s’effectuait via les serveurs de l’entreprise.
Bref, pour lui, cette décision de tout changer d’un coup était tout simplement folle. Rien ne semble l’expliquer selon lui : ni une dette technique trop importante ni l’arrivée du Sonos Ace qui avait été l'argument avancé par le fabricant pour lancer sa nouvelle application.
Autrement dit, pour Andy Pennell, Sonos a quelque chose derrière la tête avec sa nouvelle app. Un ancien développeur de Sonos, qui a quitté l’entreprise suite à la dernière vague de licenciements, explique qu’il a été surpris de voir son entreprise mettre autant de moyens financiers et humains dans un projet qui ne rapporte pas d’argent. On lui a répondu que cela était nécessaire et que « la proposition de valeur [de la nouvelle app], était la flexibilité qu'elle offrait, et qu'elle ouvrait la porte à des choses que nous ne pouvions pas faire auparavant ».
Comme de nombreuses sociétés qui ne parviennent plus à croitre en vendant du matériel, Sonos serait-elle tentée de proposer des fonctionnalités payantes dans son app sous forme d’abonnement ? Cet ancien de Sonos ne semble pas l’exclure, et cette hypothèse est régulièrement évoquée et crainte dans les communautés d’utilisateurs Sonos. Mais suite à la publication de l’article, la direction de Sonos a tenu à apporter un démenti à Wired et dire qu’un abonnement n’était pas dans les tuyaux. Tout est une question de timing. Alors qu’elle ne s’est pas encore remise du lancement de sa nouvelle app, on imagine mal Sonos remettre une pièce dans la machine en annonçant à court ou moyen terme une telle nouveauté. Quoi qu’il en soit, abonnement ou pas, il reste à Sonos à trouver les moyens pour retrouver le chemin de la croissance.