L'Apple Watch Ultra peut-elle véritablement remplacer un appareil aussi spécial qu'un ordinateur de plongée ? Après une préparation prometteuse, le moment est venu de se jeter à l'eau et de répondre à cette question.
Dès la mise à l'eau, la lisibilité de l'écran retient l'attention. Les conditions lumineuses dans lesquelles je teste la montre sont assez extrêmes. Que ce soit sous le soleil de la Martinique ou celui des îles Lavezzi, la luminosité du ciel a vite fait de rendre n'importe quel écran difficile à déchiffrer. Rien de cela avec l'Apple Watch qui, avec sa luminosité de 2 000 nits, offre un confort visuel que je n'ai jamais observé ailleurs. C'est très rassurant. Idem sous les premiers centimètres d'eau, là où se mêlent rayons du soleil et reflets aquatiques. La différence avec mon Suunto Vyper est flagrante. Il faut dire que celui-ci présente un écran LCD classique : typo noire sur fond vert. C'est le jour et la nuit !
En immersion
Nous voilà au cœur du test ! Je dois bien le dire dès les premières lignes de cette partie : en dehors de quelques détails, cette montre est un vrai plaisir à utiliser sous l'eau. Dans la partie haute de l'écran, la profondeur actuelle et le temps sans décompression restent bien visibles en toute circonstance (sauf en cas d'alarme). Ces deux paramètres clés dans la sécurité du plongeur sont ici prioritaires, comme sur tout autre appareil. La moitié basse de l'écran propose quatre séries d'informations que l'on fait défiler grâce la couronne de la montre.
- Affichage 1 (interface par défaut) : temps de plongée + température de l'eau + temps de remontée.
- Affichage 2 : profondeur max + vitesse de remontée + pourcentage de la batterie.
- Affichage 3 : compas dont on règle le cap par un appui sur le bouton Action.
- Affiche 4 : informations concernant le type de gaz et le niveau de sévérité de l'algorithme.
Sur ce point, Apple a raison : les personnes qui connaissent le fonctionnement d'une Apple Watch savent d'emblée utiliser l'ordinateur de plongée imaginé par Oceanic+.
La clarté des affichages successifs de la partie basse ne pose aucun problème. En revanche, le passage d'un affichage à l'autre est une véritable horreur. La couronne s'avère trop sensible et il est quasiment impossible de passer d'un écran à l'autre sans s'y reprendre à plusieurs fois. Le moindre mouvement de couronne fait défiler l'interface de telle sorte que l'écran 4 apparait après un quart de tour laissant filer les écrans précédents. J'ai eu cette expérience à mains nues, je n'ose imaginer la prise en main avec des gants !
Autre grief concernant les informations inférieures : si les données de la partie haute (profondeur actuelle + temps sans déco) s'affichent en permanence, on regrette la disparition du temps total de plongée qui est réservé à l'écran inférieur par défaut (affichage 1). À mon sens, cette info ne devrait jamais disparaitre.
Pour terminer sur l'interface générale, l'animation de la partie gauche étant assez gadget, tout le « couloir » situé le long du bord gauche de la montre pourrait se rendre utile de deux façons au moins. Il pourrait disparaitre pour libérer de la place aux données ou bien afficher un long pictogramme vertical animé évoquant le niveau de saturation en azote ou en oxygène, encourageant le plongeur à rester dans la « zone verte ».
Les alarmes
Je disais précédemment que les infos vitales de la montre (temps sans déco + profondeur actuelle) ne disparaissent jamais. C'est sans compter l'affichage d'alarmes qui prennent leurs aises sur l'ensemble de l'écran. C'est un mal pour un bien ! Pour récupérer l'affichage des données, il faut en passer par l'appui sur le bouton Action. Impossible donc de rater une alarme.
Les alertes prennent différents aspects mais ont toutes en commun un triple système d'avertissement : une couleur flashy (jaune, orange, rouge), un clignotement qui attire le regard et une vibration difficile à ignorer. Pas de son et c'est tant mieux. Sous l'eau, la vitesse du son étant cinq fois plus rapide que dans l'air, il est difficile d'en identifier l'origine. Résultat : lors d'une remontée avec un ordinateur traditionnel, des bips retentissent pour diverses raisons (remontée trop rapide, palier non respecté…) sans savoir si c'est son assistant ou celui d'un autre qui sonne.