À la faveur du special event de septembre, Apple a bousculé sa famille de montres connectées avec une nouvelle gamme, la Series 3, qui comporte une grosse nouveauté : la connexion cellulaire. L'Apple Watch devient donc un peu plus autonome vis-à-vis de l'iPhone, mais cela ne se fait pas sans y mettre le prix.
Alors que la fin de l'année approche, on fait le point sur le catalogue pléthorique d'Apple Watch… avec quelques recommandations d'achat !
Quels prix pour quels modèles ?
Avec la multiplication des modèles, les tarifs de l'Apple Watch ont des allures de jungle dans laquelle il est bien difficile de s'y retrouver. Essayons d'y voir plus clair.
- Apple Watch Series 1 :
- 269 € (38 mm) ;
- 299 € (42 mm).
- Apple Watch Series 3 GPS :
- 369 € (38 mm, alu) ;
- 399 € (42 mm, alu).
- Apple Watch Series 3 GPS + Cellular :
- 449 € (38 mm, alu) ;
- 479 € (42 mm, alu) ;
- 649 € (38 mm, inox) ;
- 699 € (42 mm, inox) ;
- 749 € (38 mm, inox, bracelet milanais) ;
- 799 € (42 mm, inox, bracelet milanais) ;
- 799 € (38 mm, inox, bracelet milanais noir) ;
- 849 € (42 mm, inox, bracelet milanais noir).
- Apple Watch Nike+ Series 3 :
- 369 € (38 mm, alu) ;
- 399 € (42 mm, alu) ;
- 449 € (38 mm, alu, GPS + Cellular) ;
- 479 € (42 mm, alu, GPS + Cellular).
- Apple Watch Edition Series 3 GPS + Cellular :
- 1 399 € (38 mm, céramique blanche) ;
- 1 449 € (42 mm, céramique blanche) ;
- 1 399 € (38 mm, céramique grise) ;
- 1 449 € (42 mm, céramique grise).
- Apple Watch Hermès Series 3 GPS + Cellular :
- 1 249 € (38 mm, bracelet simple tour Barénia fauve) ;
- 1 299 € (42 mm, bracelet simple tour Barénia fauve) ;
- 1 299 € (42 mm, bracelet simple tour Swift indigo) ;
- 1 299 € (38 mm, bracelet simple tour Gala Éperon) ;
- 1 349 € (42 mm, bracelet simple tour Gala Éperon) ;
- 1 399 € (42 mm, bracelet simple tour Rallye) ;
- 1 399 € (38 mm, bracelet double tour Swift indigo) ;
- 1 399 € (38 mm, bracelet double tour Barénia fauve) ;
- 1 499 € (42 mm, bracelet simple tour boucle déployante).
Les prix s'échelonnent donc entre 269 € et 1 499 €, du simple au quintuple en quelque sorte. L'offre est foisonnante et complexe, ce d'autant que s'y ajoutent des coloris qui varient selon la collection et le métal. La connectivité cellulaire est facturée 80 € de plus, ce qui n'est pas si cher par rapport aux 160 € entre un iPad classique et son pendant cellulaire.
Toutes ces variations vous donnent mal au crâne ? Il y a pourtant une manière d'identifier à coup sûr un modèle GPS d'un GPS + Cellular : le fameux point rouge.
Cellulaire ou pas cellulaire ?
La connexion cellulaire, c'est évidemment la grande affaire de la Series 3, celle qui justifie la présence d'un point rouge sur la couronne digitale. C'est un choix radical de la part d'Apple, car il est impossible de passer à côté de cet élément de design ; à tel point d'ailleurs qu'il peut entrer en conflit avec ses choix vestimentaires ou tout simplement le coloris du bracelet.
Mais qu'on l'apprécie ou non, on n'a de toute façon pas le choix alors autant vivre avec. De plus, ce point rouge permet d'identifier à coup sûr la nature de l'Apple Watch : seuls les modèles GPS + Cellular en sont pourvus. Ce qui pourra servir en cas de revente.
Après la forme, évoquons le fond, à savoir l'intérêt de cette connexion cellulaire. Cette fonction permet de passer et de recevoir des coups de fil et des messages texte depuis la montre, y compris en dehors des réseaux Wi-Fi connus ; de recevoir des notifications et des alertes ; d'utiliser les applications watchOS qui ont besoin d'un accès réseau (les apps d'actualité par exemple). Tout cela loin d'un iPhone.
Bref, une montre connectée en continu à un réseau cellulaire est à même de remplacer plusieurs des fonctions de base d'un iPhone. Le smartphone conserve évidemment de sérieux atouts, ne serait-ce que le confort d'un grand écran pour la consultation de contenus. Mais il est désormais envisageable de laisser son smartphone à la maison (ou de l'oublier) pendant une balade ou une activité sportive, l'Apple Watch saura prendre le relais et conserver votre lien avec le monde.
Apple a bien fait les choses, le fonctionnement est transparent et l'utilisateur n'a rien à faire (à l'exception bien sûr de la configuration initiale qui peut être rock'n'roll, voir l'encadré ci-dessous). Dès que la montre perd son lien avec l'iPhone et qu'elle n'est pas connectée à un réseau Wi-Fi connu, elle cherche un réseau cellulaire. Le cadran Exploration présente alors la puissance du signal dans une complication de quatre billes qui lui est exclusive. Si on utilise un autre cadran, l'information s'affiche dans le centre de contrôle.
Les avantages de la connexion cellulaire sont nombreux, mais il importe encore que les développeurs permettent à leurs apps d'accrocher le réseau, ce qui est très loin d'être le cas aujourd'hui. De plus, cette fonction tire beaucoup sur la batterie de la montre. À l'heure actuelle, il s'agit donc surtout d'une connexion d'appoint ou de dépannage, mais ce n'est qu'un début : il est de l'intérêt d'Apple et des développeurs (et des opérateurs…) de multiplier les usages directement depuis la montre.
Cette Apple Watch GPS + Cellular a ceci de finalement assez ironique qu'elle veut nous aider à couper le cordon avec l'iPhone… tout en accrochant à nos poignets un nouveau fil avec le réseau.
Est-ce que la Series 3 répond au doigt, à l'œil et à la voix ?
C'est l'un des blâmes récurrents qu'on pouvait faire aux précédentes générations d'Apple Watch : il était souvent plus rapide de sortir l'iPhone de la poche pour obtenir une information de Siri ou d'une application tierce. La Series 3 fait un sort à cette situation : la nouvelle puce S3 est présentée comme 70% plus rapide que les S1P/S2 des Series 1 et 2. Et cela se sent.
Lancer une application depuis la montre, convoquer Siri, passer d'un cadran à un autre, utiliser Plans… Ces opérations sont bien plus agréables à réaliser sur les Series 3. Tout n'est pas parfait, le goulet d'étranglement par lequel transitent les données entre la montre et l'iPhone est toujours présent, et Siri affiche plus souvent qu'à son tour son pénible message d'attente.
Il faut reconnaitre qu'il y a du mieux et que cette réactivité est de nature à pousser les développeurs, ainsi que les utilisateurs, à reconsidérer watchOS en tant que plateforme applicative. En particulier avec le modèle GPS + Cellular qui gagne une nouvelle indépendance.
Autre nouveauté bienvenue : le haut-parleur de l'Apple Watch Series 3 est bien plus puissant, ce qui donne enfin une voix à Siri. Plus besoin d'attendre et de lire les réponses de l'assistant, il suffit de tendre l'oreille pour être informé. Cela n'a l'air de rien, mais cela redonne un intérêt certain à Siri au poignet ; couplé à la réactivité toute neuve de la Series 3, le service devient réellement intéressant. Bien sûr, on n'est jamais à l'abri d'une réponse décevante ou à côté de la plaque de Siri, mais au moins les bases sont là.
Les coups de fil profitent aussi de ce haut-parleur, même si dans des environnements très bruyants, il est difficile d'entendre la montre. Par contre, satisfecit total pour le microphone qui, quelles que soient les situations, transmet fidèlement les paroles de l'utilisateur à son correspondant (lire : Appels sur l'Apple Watch Series 3 : les mains dans les poches !).
Quelle autonomie ?
Les détracteurs de l'Apple Watch ont beau agiter l'autonomie qualifiée par eux de faiblarde sous le nez des aficionados, ces derniers savent parfaitement ce qu'il en est : dès la première génération de la montre (la "Series 0"), il s'est trouvé qu'Apple a fait des miracles avec la petite batterie de l'appareil. L'Apple Watch tient bien plus qu'une journée : on peut la porter pendant 12 heures et la laisser au poignet la nuit, il restera encore un peu de jus le matin.
Cette bonne disposition est toujours d'actualité avec les Series 3. Mieux encore, Apple est parvenue à améliorer encore l'autonomie de ses montres. Il est tout à fait envisageable de tenir deux jours et une nuit avec un usage "normal" : deux activités sportives de 40 mn environ chacune + une trentaine de notifications + l'envoi de quelques messages.
Résultat : allumée à 6h du matin, la montre affichait 2% le lendemain à 19h, en sachant qu'elle avait été portée durant la nuit. Avec une utilisation encore plus modérée (pas de relevé d'exercices), la montre a tenu jusqu'à 23h le lendemain. Ces mesures d'autonomie concernaient un boîtier 42 mm toujours connecté à son iPhone compagnon.
Une Series 3 38 mm utilisée uniquement en cellulaire (sans iPhone à proximité), avec laquelle ont été mesurés deux activités sportives, un itinéraire pas à pas de Plans, les notifications habituelles, un coup de fil et quelques messages, a rendu l'âme au bout de 7h30 environ. Ce qui est déjà un beau résultat sachant les épreuves que la montre a endurées.
Il est une fonction en particulier qui flingue la batterie de l'Apple Watch : les coups de fil sur le réseau LTE. Apple a annoncé que la montre flanchait au bout d'une heure d'appel. On veut bien le croire : l'Apple Watch avait lâché 16 % au bout d'un coup de fil d'un quart d'heure.
Quelles finitions ?
Envisager l'achat d'une Apple Watch, c'est aussi plonger profondément en soi pour répondre à plusieurs questions redoutables : argent, or rose, ou gris sidéral ? Et pour le métal, plutôt aluminium, plutôt acier inoxydable ? À moins que la céramique…
Pour ce qui touche aux couleurs, les goûts et les couleurs appartiennent à chacun. Il y a en revanche des choses à dire concernant le matériau du boîtier. Passons rapidement sur le céramique de l'Edition : le boîtier de ce modèle, très dur et très résistant aux rayures, a des propriétés parfaites pour les petits coups du quotidien.
Par contre, ce modèle reste cher (à partir de 1 399 €) et il faut aimer l'aspect « plastique » qui se dégage de la finition blanche. Le boîtier en céramique gris rappelle lui le noir sidéral de l'Apple Watch en inox, qui coûte deux fois moins cher (lire aussi : J’ai porté une Apple Watch Edition).
Le choix qui se présentera à la grande majorité des acheteurs — en dehors de celui de la couleur du boîtier — est assez simple finalement : aluminium ou acier inoxydable. Le boîtier alu a pour lui d'être plus résistant aux rayures ; l'écran, protégé par du verre Ion-X (le même que celui de l'iPhone), se montrera lui moins solide que le saphir du boîtier en acier inoxydable.
Le boîtier inox "argent" est beaucoup plus sensible aux griffures, mais il est assez facile de lui redonner du lustre de temps à autre (lire : Donnez un coup de polish à votre Apple Watch). La finition noir sidéral bénéficie d'un revêtement spécifique qui résiste bien mieux aux rayures.
Le revêtement en saphir de synthèse qui protège l'écran de la montre inox a des propriétés de dureté qui ne sont surpassées que par le diamant. Autant dire qu'il va falloir y aller pour le rayer ! Revers de la médaille, ce matériau obscurcit d'un léger voile l'affichage de l'écran.
Les différentes Apple Watch ne sont pas logées à la même enseigne… au dos. Les boîtiers en inox bénéficient tous d'une protection en céramique pour les capteurs placés à l'envers des montres. Dans la gamme de montres en aluminium, les modèles GPS + Cellular aussi ont ce dos en céramique ; les versions uniquement GPS, tout comme les Series 1, se contentent d'une protection en composite.
Pour dire la vérité, une fois au poignet, on ne voit pas la différence. Mais peut-être que cela peut faire une différence dans la tête… En revanche, l'écart de stockage entre une montre GPS et une GPS + Cellular peut se révéler un atout de poids : 8 Go sur la première, 16 Go sur la seconde. De quoi stocker plus d'apps et (surtout) plus de musique, ce qui n'est pas négligeable.
La version en acier inoxydable n'est proposée qu'en version GPS + Cellular, ce qui est un peu dommage pour les utilisateurs qui ne sont pas chez Orange. Ou tout simplement pour ceux qui ne veulent pas d'une montre toujours connectée à un réseau et qui auraient préféré un modèle inox à l'aspect plus premium que l'aluminium. Pour eux, le ticket d'entrée est donc fixé à 649 € minimum.
Autre élément à ne pas négliger : le poids. Oh bien sûr, on parle ici d'une différence de quelques grammes, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un produit que l'on porte sur soi tout au long de la journée. Et qu'il n'est pas forcément agréable de courir ou de faire du sport avec un poids qui pèse sur le poignet.
- Apple Watch alu 38 mm : 26,7 g (GPS), 28,7 g (GPS + Cellular)
- Apple Watch alu 42 mm : 32,3 g (GPS), 34,9 g (GPS + Cellular)
- Apple Watch inox 38 mm : 42,4 g
- Apple Watch inox 42 mm : 52,8 g
Il y a de 13 à 18 grammes d'écart entre les boîtiers alu et inox. Une différence importante pour un produit qui pèse quelques dizaines de grammes !
Et pourquoi pas l'Apple Watch Series 1 ?
Au moment de faire votre choix, et indépendamment des arguments étayés ci-dessus, c'est bien sûr votre budget qui déterminera la montre qui ornera votre poignet. Et si les cordons de la bourse sont un peu serrés, l'Apple Watch Series 1 pourrait vous faire de l'œil.
Il est toutefois difficile de conseiller la Series 1, à moins d'être vraiment ric-rac sur le budget. Certes, à 269 € (38 mm) ou 299 € (42 mm), cette collection est 100 € moins chère que les Series 3 alu à 369 € ou 399 €. Mais les différences entre les deux gammes peuvent faire pencher la balance.
Les Series 1 sont certes relativement rapides avec leur processeur S1P (l'ancienne Series 2 avait un S2 mais les performances sont identiques). La réactivité de ce système-sur-puce reste toutefois bien en-deçà de celle du S3, ce qui rend l'usage au quotidien moins agréable.
N'oublions pas que le S1P n'embarque pas de GPS, que la Series 1 n'est pas complètement étanche (Apple déconseille de l'immerger) et que son haut-parleur n'est pas suffisamment puissant pour Siri. Et puis Apple ne fournit pas l'adaptateur 5 watts dans la boîte !
Non seulement les bénéfices immédiats de la Series 3 sont évidents pour ce qui concerne la réactivité et l'utilisation au quotidien, mais cette nouvelle gamme nous parait aussi plus intéressante sur le moyen et le long terme. La puissance du S3, l'étanchéité, le haut-parleur, tout cela plaide en faveur de la rallonge budgétaire.
Cela ne veut pas dire que la Series 1, au prix proposé, est un produit sans intérêt. Bien au contraire : ce ticket d'entrée va permettre à bon nombre d'utilisateurs curieux de tester une montre connectée, qui reste bien sûr de bonne qualité. Le tout sans trop se ruiner. Mais si on a une démarche sur la durée, il peut être plus judicieux d'opter tout de suite pour une Series 3.
Pour conclure
Plus encore que pour un Mac ou même un iPhone, choisir une Apple Watch ne se limite pas à cocher des cases sur une liste de caractéristiques techniques. Il entre en ligne de compte des critères hautement subjectifs sur les goûts, les couleurs et les finitions qui ne sauraient se discuter.
Il y a toutefois des éléments objectifs, comme la résistance aux rayures, la connectivité (ne pas avoir à courir avec un iPhone est très confortable), les capacités de stockage… et aussi une certaine idée du statut social que l'on veut présenter au reste du monde ! L'acier inoxydable conserve un côté classe que n'a pas l'aluminium.
Mais évidemment, les modèles inox sont près de deux fois plus chers que les moutures équivalentes en alu. Le meilleur rapport qualité/prix, à notre sens, revient à la collection Nike+ qui propose plus de cadrans et un bracelet très confortable, en plus d'être original. Mais si on recherche à revendre plus tard son Apple Watch, les modèles inox sont certainement plus rentables (et un coup de polish les rendra comme neuves).