Le groupe Swatch veut porter ses efforts dans les montres connectées sur ses produits grand public, avant de faire quoi que ce soit avec ses autres marques plus haut de gamme. Nick Hayek, repris par le Wall Street Journal, s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse. Il expliquait que sa gamme Bellamy avait été « très bien reçue » par ses premiers clients en Chine.
Parler de montre connectée à son égard est cependant un peu exagéré si l’on compare aux modèles Android Wear et aux Apple Watch. Elle ne propose qu’une fraction des services qu’offrent les autres, elle contient une puce NFC pour effectuer des paiements sans contact et c’est tout. Après la Chine, Swatch va la vendre aux États-Unis, au Brésil et en Suisse. La Bellamy est abordable — autour de 80 à 100 € — et tout à fait dans l’esprit Swatch quant à son design.
Avec ses autres marques, Tissot, Longines et Omega, le groupe Swatch peut se positionner dans les paliers tarifaires des différentes Apple Watch, mais Nick Hayek assure ne pas en avoir l’intention : « [nous] ne sommes pas en concurrence avec Apple. Ils sont dans l’électronique grand public et ce n’est pas là que nous voulons aller. Nous sommes aussi en concurrence avec la bijouterie, ce sont deux mondes différents ». Il y a donc d’un côté Apple avec ses canaux de distribution propres, dont les grandes enseignes de l’électronique, et de l’autre l’univers du groupe Swatch, plus sélectif.
Hayek n’a pas donné de précisions sur la manière dont il entendait faire évoluer sa gamme de montres Swatch, au delà des Bellamy. En mai dernier, il avait parlé de lancer une batterie longue durée pour les montres connectées, capable de tenir au moins six mois. On en saura plus, et en particulier sur ce qu’il compte faire chez Tisssot, puisque des nouveautés sont attendues lors de Baselworld (le salon mondial de l’horlogerie) qui ouvre dans une semaine.
En 2015, le groupe Swatch a vu ses ventes baisser de 3 % et ses bénéfices chuter de 21 %. Hayek n’entend pas pour autant licencier comme cela s’est produit par exemple dans le groupe de luxe Richemont avec 350 emplois supprimés, mais faire le gros dos en attendant des jours meilleurs. « Nous n’embauchons pas de gens pour le court terme et nous en mettons d’autres en chômage technique lorsque la période est difficile. Nous faisons le maximum pour garder tout ce qui fait la valeur de la société ». 100 nouvelles boutiques vont néanmoins ouvrir cette année, comme en 2015, et les ventes devraient s’améliorer de 5 à 10 %, assure le dirigeant.