Tandis que les Apple Store américains accueillaient en fanfare le Vision Pro le 2 février, ce fut un vendredi comme les autres dans les boutiques françaises. Pas même un petit présentoir pour signaler l’arrivée du produit outre-Atlantique. Sans date de sortie dans l’Hexagone pour le moment, c’est comme si le Vision Pro n’existait pas aux yeux d’Apple France. Il finira bien par traverser l’océan un jour, mais quand ?
Pour quelques Français, l’attente était tellement insoutenable qu’ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes et de se procurer dès à présent l’appareil. « Dans mon cas, ça reste un craquage, reconnait Jérôme1. J’ai pas d’intérêt pour les voitures, les montres, etc. Mon kif, c’est la tech, et l’Apple Vision Pro génère trop de curiosité pour attendre. »
Le fruit de la passion
En tant qu’amateur de nouvelles technologies, difficile de résister à l’envie de s’amuser dès que possible avec ce nouveau « jouet », nous explique-t-il. Un jouet à 3 500 $, hors taxes et accessoires, tout de même. « J’ai les moyens de ce genre d’achats compulsif. Si mon budget était plus serré, je pense que la raison l’aurait emporté », précise Jérôme.
C’est la même impatience qui a gagné Alexis, qui reconnait volontiers être un « vrai Apple addict ». « Je suis vraiment tombé dedans avec les iPod et surtout le tout premier iPhone, se remémore-t-il. Quand il est sorti en France j’étais en 4e et je n’avais pas encore le droit d’avoir de téléphone. Je suis allé chez Orange en cachette avec tous les sous de ma tirelire pour l’acheter le jour de sa sortie. Je suis arrivé à le cacher quelques mois. »
Depuis, Alexis collectionne les appareils frappés d’une pomme : iPad, Apple TV, HomePod, MacBook, AirPods… Il ne rate aucun lancement d’iPhone et il était bien sûr chez Colette lors de l’avant-première mondiale de l’Apple Watch en 2014. Pour lui, acquérir dès que possible le Vision Pro s’inscrit dans une suite logique. « Pourquoi ne pas avoir attendu la sortie en France ? Déjà parce qu’on ne sait pas quand il sortira », fait-il valoir.
Pour Romain Pellen, créateur de plusieurs applications d’apprentissage du japonais, dont Benkyō, la motivation principale est différente : « en tant que développeur, je crois au fait que l’Apple Vision Pro représente une opportunité unique. Je veux avoir des applications optimisées visionOS le plus tôt possible. » Les développeurs ont à leur disposition depuis l’été dernier un simulateur leur permettant de tester sur Mac leurs applications dans un environnement imitant visionOS, mais cela ne vaut pas des essais avec le véritable appareil.
Vision Pro : les motivations et les défis des développeurs pionniers
Un lancement à la Big Apple
« J’avais aussi envie de vivre l’évènement sur la 5e avenue, ajoute Romain, qui a fait le voyage depuis la France pour acheter le casque dès son lancement, le premier auquel il assistait de si près. J’en profite pour prendre des vacances à New York et assister à des developer labs. »