Alors que l’on fêtera le 24 janvier les 40 ans du Mac, Apple est occupée à écrire un nouveau chapitre de son histoire avec la mise en vente du Vision Pro, lointain rejeton de l'ordinateur de 1984. Ce nouvel « ordinateur spatial » est un produit plus singulier, plus osé et au succès plus incertain que ne le furent l'iPod, l'iPhone ou l'Apple Watch, pourtant eux-mêmes de sacrés défis. Paradoxalement, le lancement du Vision Pro paraît tout en demi-mesure, sans les fanfares que l'on a pu entendre pour les précédents grands nouveaux produits de Cupertino.
Dévoilé en juin dernier après des années de développement secret ponctuées de rumeurs, le Vision Pro sera en précommande le 19 janvier puis livré à ses premiers clients le 2 février. Entre les deux seront publiés les tests dans les médias. Depuis l'été dernier, Apple incite les développeurs à optimiser leurs applications ou à créer de nouvelles expériences, mais elle s'est abstenue de toute intervention publique au-delà de ce cercle.
Ce mouvement de ressac dans la communication, après le lever de rideau, n'est pas inédit ou anormal. Le premier iPhone révélé en janvier 2007 était d'une stabilité toute relative, sa démo était très encadrée et sa conception évolua encore pendant les six mois qui suivirent. Ce n'est qu'en juin de la même année qu'il fut enfin commercialisé. Apple n'eut pas besoin d'un second keynote tant le premier s'était déroulé sans accroc et avait marqué les esprits.
Aujourd'hui, bien qu'Apple ait remis en marche sa machine à superlatifs, en décrétant que le Vision Pro marque l'avènement de « l'ère de l'informatique spatiale », qu'il n'a « jamais été conçu d'appareil électronique grand public aussi techniquement avancé » et que son interface utilisateur « révolutionnaire et magique va redéfinir la manière dont on se connecte, crée et explore », l'officialisation de sa date de sortie s'est finalement faite sans grands effets de manches.
Certes, Apple ne s'est pas privée de le faire parallèlement à l'ouverture du CES de Las Vegas. Elle est coutumière du fait. Elle essaie souvent, d'une manière ou d'une autre, de tirer un peu la couverture médiatique à elle à ce moment de l'année où tous ces concurrents font assaut de présentations dans le Nevada, tandis qu'elle reste chez elle en Californie.