Netflix, YouTube, Spotify… Autant d’applications qui brillent par leur absence sur le Vision Pro lors de son lancement. Les premiers clients doivent-ils se contenter de simples applications iPad flottant dans leur environnement réel ? Non. Même si de gros poissons boudent la nouvelle plateforme d’Apple, d’autres développeurs s’activent depuis des mois pour faire partie de la première vague. Quelles sont leurs motivations ? En ont-ils bavé pour créer leur première app visionOS ? Tour d’horizon avec une demi-douzaine de développeurs.
Les motivations des pionniers
« PCalc est déjà disponible sur Mac, iPhone, iPad, Apple TV et Apple Watch, donc je me sens presque obligé de la porter sur Vision Pro dès le premier jour, pour perpétuer la tradition », nous répond un James Thomson amusé quand on l’interroge sur ce qui l’a poussé à adapter sa calculatrice scientifique pour visionOS.
L’émergence de cette nouvelle plateforme revêt aussi un caractère très spécial pour les débutants. « C’est le premier grand lancement auquel j’assiste depuis que je suis développeur, donc je suis très content de faire partie des premiers à bord », nous explique Devin Davies, le créateur du livre de recettes Crouton.
Cette envie de participer à un lancement important, voire historique, est partagée par tous les développeurs que nous avons interrogés. « Quand Tim Cook a présenté le Vision Pro, il était 2 heures du matin en Chine, mais je ne pouvais pas manquer cette annonce en direct, raconte Cosmo, le créateur de la toute nouvelle app de météo Seasons. J’ai immédiatement pensé que le Vision Pro allait être l’équivalent de l’iPhone en 2007, qu’une nouvelle ère allait s’ouvrir. »
Andriy Kachalo, qui a adapté son agenda étudiant Subjects à visionOS, voit les choses de la même manière. Avec le recul du développeur aguerri, il constate que l’iPhone, l’iPad et l’Apple Watch ont défini ou influencé la décennie qui les a suivis. Selon lui, l’histoire est en train de se répéter avec le Vision Pro.
Mais est-ce vraiment important de faire partie de la première vague d’applications optimisées pour le Vision Pro, sachant que le nombre d’utilisateurs sera forcément très limité au départ ? Netflix emploie d’ailleurs cet argument pour justifier son absence sous forme d'app sur la nouvelle plateforme (le service sera néanmoins accessible à travers le navigateur).
James Thomson ne compte pas réellement sur la version visionOS de PCalc pour faire bondir ses revenus du jour au lendemain, car il a fait le choix de l’inclure sans surcoût dans son app iOS. Mais il espère que ce travail sera remarqué et promu par Apple ainsi que la presse — mission accomplie avec cet article —, donnant ainsi une nouvelle visibilité à son application.
Outre cette visibilité cruciale pour les petits studios, Cosmo et Andriy Kachalo cherchent à s’attirer les faveurs des early adopters, un public pas comme les autres. « Ces utilisateurs de la première heure sont des passionnés par nature qui aiment essayer de nouvelles choses, donnent souvent des avis précieux et restent fidèles à leurs marques préférées, analyse le créateur de Subjects. Avoir ces personnes à nos côtés compte donc beaucoup pour nous. »