Que se passe-t-il avant l’ouverture des précommandes du Vision Pro qui se tiendra ce vendredi 19 janvier ? Un prélancement ! La Federal Communications Commission, l’agence américaine chargée d'homologuer les produits sans fil, vient de donner son indispensable feu vert à la commercialisation du tout nouveau produit aux États-Unis.
Dans le même temps, Apple a ouvert l’App Store du Vision Pro. Les fougueux développeurs qui avaient d’ores et déjà soumis leurs applications visionOS sont en train de recevoir des notifications les informant que leurs créations sont dorénavant disponibles. Mais pourquoi ouvrir dès maintenant cette nouvelle boutique alors que le casque ne sortira que le 2 février ? Pour que les journalistes et les influenceurs qui testent le produit en avant-première aient suffisamment d’applications à se mettre sous la dent.
Quelques médias américains triés sur le volet ont en effet pu essayer le Vision Pro aujourd’hui même. Ou plutôt « réessayer », pour certains. Joanna Stern du Wall Street Journal en est à sa quatrième démonstration et Nilay Patel de The Verge au moins à sa deuxième, tout comme Dana Wollman d’Engadget. Pour Victoria Song et Cherlynn Low, c’était une première. Différence majeure par rapport aux essais précédents, les journalistes ont été pris en photo (par Apple) avec le casque sur la tête, ce qui donne à voir pour la première fois le Vision Pro dans un environnement naturel.
De ses nouvelles prises en main de 30 minutes, il ressort tout d’abord la facilité d’utilisation du casque. « Les systèmes de suivi oculaire et de suivi des mains sont d’une précision impressionnante. J’ai rapidement appris à naviguer dans l’interface, à tel point que j’étais en avance sur les instructions qui m’étaient données », écrit Cherlynn Low, qui n'avait jamais expérimenté l’appareil auparavant.
Dans ces impressions, il est aussi beaucoup question de confort, et le tableau est ici moins glorieux. Nilay Patel, qui avait filmé ses enfants en marchant à travers un zoo avec son iPhone 15 Pro, a eu mal au cœur en regardant ses vidéos spatiales dans le casque. Pour éviter ces nausées, il faudra sûrement veiller à limiter les mouvements de la caméra.
Victoria Song indique pour sa part avoir ressenti un léger mal de tête vers la fin de la démo, sûrement parce qu’elle forçait trop sur ses yeux. Cette gêne a disparu aussitôt le casque retiré. Pour Cherlynn Low, c’est le poids du Vision Pro qui a provoqué un inconfort. « Au bout de 15 minutes, j’ai commencé à me sentir alourdie par l’appareil, et cinq minutes plus tard, j’avais mal », explique-t-elle.
Cette gêne a été réduite par un changement de bandeau : celui qui passe derrière la tête (le modèle mis en avant par Apple) a été remplacé par celui qui comprend deux sangles, dont une qui passe par-dessus la tête. Pour Joanna Stern, qui a testé ce bandeau plus conventionnel pour la première fois, pas de doute : « il n’est pas aussi élégant [que l’autre], mais il est nettement plus confortable. » Pour son troisième essai, Marques Brownlee insiste lui aussi sur le poids : « Wow, cet appareil est vraiment lourd. »
En plus de quelques contenus de divertissement annoncés aujourd’hui par Apple et Disney, les journalistes ont pu tester pour la première fois EyeSight, l’écran externe qui donne à voir une représentation des yeux de l'utilisateur. Victoria Song, qui décrit le dispositif comme « un peu ridicule », décrit ainsi son fonctionnement :
Lorsque les personnes en charge de la démonstration du Vision Pro clignaient des yeux, nous voyions une version virtuelle de leurs yeux cligner. Lorsqu’elles regardaient une application, une lumière bleuâtre apparaissait pour indiquer que leur attention était ailleurs. Et lorsqu’elles entraient dans un environnement virtuel complet, l'écran devenait scintillant et opaque. Si vous leur parliez pendant qu'elles regardaient un film, leurs yeux virtuels apparaissaient devant vous.
Aucune photo des journalistes avec le casque sur la tête et les yeux virtuels grand ouverts n’a été publiée. Simple oubli ou volonté de la part d’Apple de cacher une fonctionnalité bizarre ? Quoi qu’il en soit, Victoria Song note aussi qu’il est étrange pour le porteur du casque de ne pas savoir ce qui se passe réellement sur cet écran frontal, « de ne pas avoir conscience de son apparence. »
Le clavier virtuel, qui nourrit des craintes quant à son efficacité et son confort, fonctionne « assez bien », d’après Cherlynn Low. « Ce n'est pas aussi facile que de taper sur un clavier réel, mais j'étais assez amusée par le fait que ça fonctionnait », détaille-t-elle.
Son de cloche totalement différent chez sa collègue Dana Wollman, qui a trouvé que c’était l’un des aspects les plus frustrants de la démo : « bien qu'il existe plusieurs options de saisie – pincer avec ses doigts, utiliser le contrôle visuel pour sélectionner les touches ou simplement utiliser Siri – aucune d'entre elles ne semble adéquate pour quelque chose qui ressemble à une utilisation prolongée. […] Le clavier flottant a clairement besoin d’être amélioré. » Cela lui fait carrément dire qu’il est difficile d’imaginer travailler avec cet appareil. « Le Vision Pro est beaucoup plus avancé en tant que salle de cinéma à la maison », estime-t-elle.
Les démos réservées à ces happy few ne sont pas terminées. D’après Mark Gurman, qui avait vu juste sur la séance du jour, les journalistes auront droit à un autre test encadré le 23 janvier, après quoi ils pourront (enfin) essayer librement le Vision Pro. Les premiers tests seront publiés à la fin du mois, quelques jours avant le lancement aux États-Unis.
Vision Pro : un début de lancement mineur pour un produit majeur