Une montre « différente de tout ce qui a existé jusqu'à présent, aussi bien dans le domaine des montres connectées que dans celui des montres traditionnelles ». Lorsqu'il parle de la future TAG Heuer Connected Modular, Jean-Claude Biver ne joue pas petits bras.
La seconde génération de montre Android Wear de TAG Heuer sortira le 14 mars, a confirmé le patron de Hublot, Zenith et TAG Heuer dans une interview à A Blog to Watch.
Toujours munie d'une puce Intel et du nouveau Android Wear 2.0, cette montre gagnera aussi le label "Swiss Made", grâce à la mise en place d'une ligne de production installée en Suisse. Mais surtout c'est la volonté de son fabricant de mêler le traditionnel au moderne qui va la distinguer de ce qui existe sur le marché. Comme l'ont laissé entendre des rumeurs, on pourra alterner entre un boitier électronique et un mouvement mécanique. La grande question est : comment ?
Le blog donne deux pistes inspirées de modèles sortis il y a quelques années. D'abord celle d'un boitier que l'on extrait d'un berceau qui, lui, reste attaché au bracelet, pour y glisser un autre boitier. Un fonctionnement que l'on retrouve dans la Space Discovery du suédois Halda.
Ensuite, il y a cette possibilité sortie des tiroirs de TAG Heuer, avec la Monaco Sixty Nine. Lancée il y a déjà 14 ans, elle avait un épais boitier double face qui tournait sur lui-même pour présenter tantôt un cadran classique, tantôt un électronique avec un affichage à quartz.
À lire les propos de Biver c'est peut-être cette idée maison de deux-en-un qui pourrait avoir été recyclée. Cela permettrait d'avoir toujours sur soi les deux types de montres et d'en changer à la volée selon les circonstances. Une montre capable d'exprimer les deux facettes de l'industrie horlogère aujourd'hui, celle qui se réclame de la tradition et celle qui entre dans l'âge de l'information.
Avec la Connected Modular, vous aurez d'un côté "l'information à votre poignet" et de l'autre côté (ou poignet) "l'éternité au poignet". Information et éternité peuvent vivre ensemble parce qu'elles ne se concurrencent pas, elles sont plutôt complémentaires. Un certain nombre de marques vont devoir se poser la question de ce qu'elles veulent produire : l'éternité ou l'information. Très peu - comme TAG Heuer - auront les moyens d'offrir les deux.
Cette volonté de concilier deux univers transpirait déjà dans les propos que nous tenait il y a un an Guy Sémon, le directeur général de Tag Heuer.
Vous n’achetez pas une montre parce que vous avez besoin de l’heure, vous achetez une montre parce que vous la trouvez belle, parce qu’elle marque un statut, parce qu’elle vient avec une histoire… Vous achetez un ordinateur parce que vous êtes gamer, parce que vous avez besoin d’un traitement de texte, parce que vous voulez surfer sur internet. D’un côté, on a des gens qui vendent des produits sur la base d’une émotion ; de l’autre, on a des gens qui achètent des produits sur la base de leur utilité. Nous pensons que le plus important dans une montre, c’est ce qui se voit. Nous attaquons par l’esthétique de la boîte, et dedans, nous mettons le top de la technologie.
Cette montre "modulaire" entend combattre l'idée d'obsolescence qui colle aux montres électroniques et justifie l'indifférence sinon le dédain que leur témoignent les amateurs de belles montres mécaniques.
On n'aura plus à choisir entre les deux, assure Jean-Claude Biver : « C'est un concept génial, et une proposition commerciale fantastique qui permettra à TAG Heuer d'être le premier, d'être différent et unique. Je pense aussi que c'est un concept qui ne pourra être appliqué par personne d'autre que nous ».