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Test de l'Apple Watch Series 2

Mickaël Bazoge

mardi 27 septembre 2016 à 12:00 • 83

Matériel

À la bonne heure ! Depuis les premières bêtas de watchOS 3, on se doutait qu’Apple avait fini par trouver la martingale qui rendrait sa montre connectée peut-être pas indispensable, mais plus cohérente et surtout, plus utile. En taillant dans les fonctions inutiles et en améliorant sensiblement les performances, la troisième version du système d’exploitation montrait le chemin : l’Apple Watch Series 2 est l’équivalent matériel de watchOS 3. Mais cela ne rend pas obsolète la première génération de la montre connectée… Faut-il craquer ? Réponse courte : pas sûr. La réponse longue est à lire dans ce test !

Malgré les apparences, ceci est une Apple Watch Series 2 — Cliquer pour agrandir

Design : comme deux gouttes d’eau

Au premier coup d’œil, et au deuxième aussi d’ailleurs, les différences sont invisibles entre les deux générations d’Apple Watch. Il faut vraiment se pencher sur les détails pour s’apercevoir qu’effectivement, il y a bien quelques petits changements entre ces deux modèles. On trouve ainsi un deuxième petit trou à côté de celui du microphone, qui sert au baromètre interne de la montre.

La Series 2 sur la Series 1 — Cliquer pour agrandir

C’est en fait en retournant la montre que l’on voit les principales différences de design entre les deux générations. Là où les capteurs du cardiofréquencemètre de l’Apple Watch Sport de l’an dernier devaient se contenter d’une finition composite, les Series 2 (y compris les premiers prix) bénéficient d’une finition céramique du plus bel effet, reprenant ainsi le design des Apple Watch en acier inoxydable. Évidemment, tout cela ne se voit pas quand on porte la montre au poignet, mais cette finition est plus durable.

Même si c’est invisible à l’œil ou presque, les dimensions et le poids des nouvelles Apple Watch ont évolué.

  • Apple Watch Series 2 (aluminium), 38 mm : 11,4 mm d’épaisseur pour un poids de 28,2 grammes
  • Apple Watch 1 (aluminium), 38 mm : 10,5 mm d’épaisseur pour un poids de 25 grammes
  • Apple Watch Series 2 (aluminium), 42 mm : 11,4 mm d’épaisseur pour un poids 34,2 grammes
  • Apple Watch 1 (aluminium), 42 mm : 10,5 mm d’épaisseur pour un poids de 30 grammes

Les Apple Watch en acier inoxydable sont également plus lourdes (environ 2 grammes de différence avec les modèles de 2015). Cela a peu d’incidence sur les poignets, même si certains habitués de la première génération pourraient ressentir une petite différence ; c’est le cas de Nicolas qui porte la même Apple Watch Sport 42 mm avec bracelet Sport depuis avril dernier. Lorsqu’il a mis la montre équivalente de la génération Series 2, son poids lui a semblé plus important et le bracelet plus serré. Bien sûr, ce sont des sensations très subtiles et il est possible aussi que son ancien bracelet se soit adapté à son poignet, un peu comme les premiers jours difficiles avec de nouvelles chaussures en cuir.

Pour le reste, c’est vrai qu’on aura bien du mal à distinguer un modèle d’un autre. Apple conserve le même système de bracelets interchangeables (ouf ! Ils sont compatibles avec toutes les générations) ainsi que les deux formats de boîtier, 38 mm et 42 mm. Au passage, quand on compare ces tailles avec les montres à la mode du moment, c’est à dire ces (très) gros boîtiers qui dévorent littéralement les poignets de leurs porteurs, on se dit que l’Apple Watch est une montre finalement assez discrète.

Apple Watch Series 2 à gauche, Series 1 à droite — Cliquer pour agrandir

Si vous trouviez ce design réussi il y a deux ans (la première présentation date de septembre 2014), nul doute que votre opinion sera identique avec cette nouvelle génération. Mais la surprise se sera un peu émoussée, ce d’autant qu’Apple n’a pas ajouté de nouveaux coloris qui auraient pu faire la blague cette année (exception faite de l’Édition en céramique). On retrouve donc ce qui faisait le charme des modèles précédents, celui d’une jolie petite montre carrée au design finalement assez sage.

La prochaine génération devra sans doute modifier les formes de l’appareil car comme pour l’iPhone ou l’iPad, la monotonie des lignes risque de gagner rapidement. Heureusement qu’il y a les bracelets qu’Apple renouvelle très régulièrement, ainsi que les cadrans que l’on peut personnaliser (on n’aurait rien contre une boutique de cadrans…).

L’Apple Watch Series 2 passe la deuxième

L’Apple Watch est, comme son nom l’indique, une montre. Mais ce n’est pas tout à fait le cas : une vraie montre affiche l’heure en continu, y compris quand on ne la regarde pas. C’est le cas dans l’horlogerie traditionnelle évidemment, mais aussi chez bon nombre de concurrents connectés : si la Gear S2 est capable d’afficher son cadran en tout temps (une option à activer, certes), pourquoi l’Apple Watch ne serait-elle pas capable d’en faire autant ? La Pomme y travaille certainement, mais elle n’a pas encore trouvé le bon équilibre avec une autonomie convenable.

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Il faut donc se contenter de lever le poignet et… de croiser les doigts pour que le cadran apparaisse. Le processeur S2 ne change visiblement rien à l’affaire, l’affichage n’est pas plus réactif ou rapide. La plupart du temps donc, l’Apple Watch est ce trou noir au milieu du poignet qu’il faut agiter ou toucher pour que la magie opère.

Un processeur S2 plus rapide

C’était une des récriminations principales de l’Apple Watch : la lenteur de lancement des applications. watchOS 3 a largement répondu à ce problème, en exploitant de la mémoire vive qu’Apple avait « laissée de côté », ainsi que diverses astuces logicielles. Le constructeur en ajoute une louche avec le système-sur-puce S2, qui contient deux cœurs ainsi qu’un GPS. La Series 1 hérite elle d’un S1P qui conserve les deux cœurs, mais sans le GPS.

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La nouvelle Apple Watch se veut donc plus rapide, et dans la vraie vie, c’est le cas : le démarrage est moins lent (certes, ça ne sert pas souvent), le passage d’un cadran à un autre est quasiment immédiat, le chargement des applications qui ne sont pas présentes dans le dock est aussi plus véloce. On aimerait que ce soit encore plus réactif, notamment pour des apps très pratiques comme Transit que l’on finit par ne plus utiliser que sur l’iPhone.

Apple annonce des performances multipliées par 1,5 fois entre le S2 et la première génération. En réalité, il est difficile d’apprécier ce gain de vélocité tellement watchOS 3 a apporté d’améliorations à ce niveau avec les premières Apple Watch. Mais peut-être que là aussi, Apple en garde sous la pédale et qu’une prochaine mise à jour logicielle permettra de libérer toute la puissance du S2.

Et la lumière fut

L’Apple Watch Series 2 tente de résoudre un problème embêtant qui frappait la première génération : la difficulté de lire son écran en plein soleil. Apple a donc planché sur un écran OLED « deuxième génération », en augmentant sensiblement le nombre de nits, qui passe de 450 à 1 000. Comme l’explique une professeure de l’université de New York dans le résumé « Blink » (mis en ligne par Apple suite au special event), cela correspond en quelque sorte à une luminosité de mille bougies !

L’Apple Watch Series 2 (aluminium) à gauche, l’Apple Watch Sport (aluminium) à droite — Cliquer pour agrandir

Dans les faits, cette luminance élevée a un vrai impact sur la consultation de l’écran en plein cagnard. On est encore assez loin de ce que peut proposer un écran e-ink, mais au moins c'est clairement plus lisible.

Une autonomie toujours bien orientée

L’Apple Watch Series 2 intègre une batterie plus imposante : sur le modèle de 38 mm, elle offre 32% de capacité supplémentaire, soit 273 mAh à 3,77 volts, contre 205 mAh à 3,8 volts pour le précédent modèle. Pour le boîtier de 42 mm, la différence est plus importante puisqu’elle se situe aux alentours des 36%. Les chiffres précis manquent, mais la capacité de la batterie pour ce châssis serait de 334 mAh, contre 246 mAh pour son prédécesseur.

Image iFixitCliquer pour agrandir

Qu’est-ce que cela signifie ? Eh bien que l’Apple Watch Series 2 se contente de 18 heures d’autonomie, comme les modèles précédents ! C’est du moins ce qu’Apple promet, avec prudence. Car dans les faits, si vous ne faites pas une consommation excessive du GPS, il est possible d’atteindre les 24 heures, et sans doute plus encore.

Cette autonomie finalement assez importante pour une montre connectée avait été la bonne surprise de la première génération. Apple poursuit dans cette voie, en évitant de promettre monts et merveilles. Évidemment, tout dépend de votre utilisation. Le constructeur écrit ainsi qu’au bout de 5 heures avec le GPS activé, l’Apple Watch criera famine. Je ne suis pas allé jusque là, mais sans ménager ma montre de test (jogging, notifications, apps diverses), au bout d’une longue journée-marathon qui a débuté à 6h du matin pour se terminer 20 heures plus tard, la batterie de l’Apple Watch affichait encore une capacité de 30%. Largement de quoi tenir jusqu’au petit matin, et plus encore.

Vous obtiendrez des résultats sans aucun doute différents en fonction de ce ce que vous en ferez, mais de ce côté-là cette Series 2 ne déçoit pas, comme cela avait été le cas pour les premiers modèles.

Une montre taillée pour le sport ?

Pour cette nouvelle génération, Apple a mis en sourdine ses prétentions horlogères pour viser les sportifs. Cette clientèle était aussi celle que lorgnait la première génération, mais de façon moins ostensible (malgré tout le respect que l’on porte à Christy Turlington, l’égérie de l’Apple Watch première du nom).

Sur les cinq visuels de la page consacrée à l’Apple Watch Series 2, on en compte deux qui représentent des sportifs, sans oublier la présence de plusieurs cadrans liés de près ou de loin à l’exercice physique. Et puis il y a évidemment l’Apple Watch Nike+ sur laquelle on reviendra quand elle sera disponible (fin octobre).

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Les deux principales nouveautés de cette Series 2 se destinent elles aussi aux sportifs : l’étanchéité jusqu’à 50 mètres, conformément à la norme ISO 22810:2010 qui concerne les montres étanches, et le GPS. Ce composant était attendu par les coureurs pour une raison simple : il permet de se passer de l’iPhone durant le jogging. Rien n’empêchait de courir avec l’Apple Watch de première génération évidemment, mais les mesures sont bien moins précises et on peut faire une croix sur le tracé du parcours dans l’app Activité.

Course en autonomie totale

Ce GPS est une réussite pour au moins une raison : il s’active extrêmement vite. À tel point qu’il n’est même pas utile de le lancer à la main ; le simple fait d’être éloigné de l’iPhone — l’icône en forme de smartphone barré — pendant un entraînement (course, vélo) active simplement le GPS. Qui n’a pas besoin de longues secondes, voire minutes, pour accrocher le signal satellite au contraire de la majorité des montres et bracelets GPS du marché… ce qui les rend particulièrement pénibles à utiliser. Rien de tout cela avec l’Apple Watch Series 2, même si on aimerait quelque part sur l’écran de la montre un petit indicateur indiquant la bonne marche du GPS.

La même course avec au poignet une Apple Watch Series 2 (sans iPhone) et une Apple Watch Series 1 (avec iPhone) montre des résultats finalement assez contrastés. Le calcul des calories est proche, ainsi que celui du rythme cardiaque (mais ça n’a rien de très étonnant, ces données étant mesurées par les montres elle-mêmes). Les temps des différents kilomètres marquent des différences plus nettes, tout comme le dénivelé.

À gauche, les résultats de l’Apple Watch Series 1; à droite, ceux de l’Apple Watch Series 2 — Cliquer pour agrandir

Les tracés du parcours, disponibles eux aussi dans Activité, présentent de légères variations quand on les voit de haut :

Series 1 avec iPhone à gauche, Series 2 sans iPhone à droite — Cliquer pour agrandir

Quand on zoome sur une portion du parcours, les différences entre les deux Apple Watch sont plus marquées :

Les résultats sont cette fois plus à l’honneur du GPS de l’Apple Watch Series 2. Le tracé du parcours suit plus fidèlement celui de la route, même si à un moment, et dans les deux cas, je me suis retrouvé… à l’eau. Dans la vraie vie, j’ai couru sur le pont…

J’ai également testé un petit jogging avec les deux montres au poignet, aucune n’étant reliée à un iPhone. Les résultats sont assez similaires, que ce soit en termes de calories brûlées, de rythme moyen ou de distance ; après tout, en dehors évidemment du GPS et du baromètre, les composants fitness des deux générations sont similaires.

Series 1 sans iPhone à gauche, Series 2 sans iPhone à droite — Cliquer pour agrandir

Le bilan à tirer de la présence du GPS dans l’Apple Watch est donc plutôt positif même s’il ne transforme pas comme par magie la montre en outil de mesure complet de l’effort physique. Les coureurs seront ravis de ne plus avoir à transporter avec eux un iPhone ; pour écouter de la musique pendant le trajet, ils peuvent remplir les 2 Go d’espace autorisés (ou 250 titres) pour stocker des morceaux à écouter avec un casque Bluetooth.

En bonus, ils obtiendront les informations de dénivelé (ceux qui dévalent les escaliers apprécieront sans aucun doute)… L’Apple Watch Series 2 contient bien un baromètre, mais Apple n’en fait pas du tout la promotion. D’après nos tests, il n’est pas activé pour tous les exercices (la marche en est exclue, par exemple).

Un pied dans l’eau

La première génération d’Apple Watch n’était pas totalement désarmée face à l’élément liquide. Ces modèles se montraient en fait résistants à l’eau et aux éclaboussures, ce qui signifie en clair que l’on peut prendre une douche avec sa montre ; Tim Cook ne s’en privait d’ailleurs pas. Des courageux ont même piqué une tête et nagé avec l’Apple Watch sans que cela provoque de drame.

Plouf — Cliquer pour agrandir

Mais malgré cette certification IPX7 (immersion jusqu’à 1 mètre), ces usages sont déconseillés par Apple. Ce n’est pas le cas avec l’Apple Watch Series 2, qui est véritablement étanche : le constructeur a multiplié les joints dans son produit, comme l’a montré le démontage de l’appareil réalisé par iFixit.

Avec le GPS, l’étanchéité est donc la grosse nouveauté de cette Apple Watch Series 2. Le garde-temps connecté répond à la norme ISO 22810:2010 relative aux montres étanches. D’après la propre explication d’Apple, la montre peut désormais être utilisée en « eaux peu profondes » : natation en piscine ou en eau libre. Le constructeur déconseille formellement l’usage pour la plongée sous-marine ou le ski nautique — et toutes autres activités impliquant des courants rapides ou une immersion profonde.

L’Apple Watch Series 2 peut faire trempette dans 50 mètres de profondeur maximum, à la piscine comme en « eau libre ». Ce dernier terme recouvre habituellement les lacs, les rivières, ainsi que les océans ; Apple ne l’explique pas clairement, mais le sel contenu dans l’eau de mer est susceptible d’attaquer les joints et les matériaux du châssis des Apple Watch. Prudence est plus que jamais mère de sûreté… même si dans une publicité pour la montre, le constructeur n’hésite pas à montrer un surfeur avec son Apple Watch Series 2 ! Un conseil après un bain de mer : nettoyez votre montre à l’eau douce afin d’éliminer les résidus de sel.

Le constructeur met en garde : comme pour la première génération, on peut conserver sa nouvelle montre sous la douche, mais mieux vaut éviter de l’exposer à du savon, du gel douche ou du shampoing. Les joints d’étanchéité et les membranes acoustiques peuvent en effet se dégrader au contact de l’eau savonneuse. De même, et ce quelle que soit la version de votre Apple Watch, n’allez pas vous baigner avec un bracelet en cuir, à maillons ou milanais ! Préférez le bracelet Sport dont le fluoroélastomère s’adapte parfaitement à l’eau.

Malgré des poches bien pleines et la matière grise qui s’agite à Cupertino, Apple n’est toujours pas parvenue à plier les règles de l’acoustique et de la physique à ses besoins : le haut-parleur de l’Apple Watch, qui a un besoin impérieux d’air pour transmettre le son, lui a donc posé quelques soucis. Mais la Pomme a trouvé une solution amusante.

Pour évacuer l’eau qui a pénétré dans la cavité du haut parleur, le remède est aussi simple que de manipuler la couronne digitale : lancez la fonction Water Lock depuis le centre de contrôle, puis tournez la fameuse couronne. Une petite animation va s’afficher sur l’écran de la montre, qui s’accompagne d’un jingle : c’est ce son produit par le haut parleur qui expulse l’eau de la cavité !

Tout cela étant dit, il était temps pour Christophe d’enfiler un slip de bain et d’emmener l’Apple Watch à la piscine. L’application Exercice propose deux nouvelles activités : Nage en piscine et Nage en eau libre. Chacun de ces entrainements verrouille l’écran de la montre, qui ne pourra donc pas être manipulé au toucher pendant l’effort. Il est cependant possible de mettre en pause le relevé de l’effort en appuyant simultanément sur le bouton latéral et celui de la couronne digitale (une manipulation qui n’est pas si aisée quand on est dans l’eau). Il faut aussi savoir que le GPS n’est pas activé durant la nage. Le cardiofréquencemètre peut relever le pouls, mais il faudra bien serrer le bracelet autour du poignet pour obtenir des mesures.

Avant de lancer l’exercice, il faut préciser la longueur de la piscine. Et ensuite… à vous de nager ! Pendant l’effort, Christophe a noté qu’il était difficile de consulter les informations sur l’écran de la montre ; dans l’eau, en pleine nage, il n’est pas évident de tourner le poignet comme il convient. Dommage que la durée d’allumage, que l’on peut allonger à 70 secondes (dans les réglages de l’app Apple Watch), ne concerne que le cas où on touche l’écran de l’Apple Watch, ce qui est impossible avec les exercices de nage. Avec le mouvement du poignet, il faudra se contenter de la poignée de secondes habituelle.

Si l’Apple Watch prend bien en compte les efforts réalisés en crawl et en brasse, dès que l’on a l’idée d’utiliser une planche, les mesures sont visiblement beaucoup plus difficiles. Lors d’un test, la montre n’a calculé que trois petits mètres parcourus alors que dans les faits, Christophe avait réalisé vingt longueurs…

Une fois l’exercice terminé, pour déverrouiller l’Apple Watch il faut procéder à l’opération Water Lock, c’est à dire tourner la couronne digitale pour évacuer l’eau de la cavité du haut parleur. Comme pour tout exercice, l’application Activité conserve bien évidemment toutes les informations de la nage (avec ou sans la fréquence cardiaque, selon le fonctionnement du cardio), mais la présentation est moins complète que chez les spécialistes de Swim.com. Au passage, ces derniers ont annoncé vouloir prendre en compte très rapidement la montre d’Apple.

Pour les nageurs, le bilan de l’Apple Watch Series 2 est donc mi-figue, mi-raisin. Le verre à moitié plein, c’est qu’il est enfin possible d’emmener sa montre avec soi dans la piscine, qu’elle sait compter les longueurs et mesurer les calories brûlées. Mais si on boit le verre à moitié vide, alors on peut regretter des manipulations un peu compliquées et un relevé des performances minimal. Cette Series 2 n’atteint pas le niveau de certaines montres spécialisées, plus complètes, mais aussi moins polyvalentes.

Motivés

Apple ayant mis l’accent sur le sport, rien de plus normal que de trouver une nouvelle fonction de partage d’activité dans watchOS 3. L’objectif est de pousser les utilisateurs à se dépasser en bataillant les uns contre les autres, chacun ayant sous les yeux les performances de ses contacts. Le tout est bien évidemment pacifique… même si les suggestions de petits mots qu’on envoie à un ami après la fin d’un exercice peuvent être ironiques !

Sur iOS, les fonctions de partage dans l’application Activité — Cliquer pour agrandir

Bon, entendons-nous sur le sens du mot ironique : cela relève évidemment du domaine de la petite blague (« Ne te fatigue pas », « Rien ne t’arrête », « Tu peux jeter l’éponge », etc.), c’est même souvent assez tarte. Mais cela permet aussi d’engager la conversation !

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Attention, cette fonction est particulièrement généreuse et on partage effectivement la quasi-totalité des données sportives mesurées par l’Apple Watch, il est impossible de sélectionner uniquement le nombre de pas ou la distance parcourue, c’est tout ou rien. Et cela peut provoquer une certaine gêne chez ceux qui n’ont pas l’habitude de dévoiler à leurs amis et connaissances tous les résultats de leurs efforts au quotidien.

Autre moyen imaginé par Apple pour pousser les utilisateurs d’Apple Watch à en faire un peu plus : le bilan hebdomadaire. Présent depuis la première version de watchOS, ce récapitulatif est fort utile pour se rappeler d’une faiblesse passagère durant la semaine. Suivant les résultats, l’Apple Watch peut vous proposer d’augmenter (ou d’abaisser) le nombre de calories à dépenser chaque jour. Mais cette fonction n’a jamais vraiment bien marché, et ce n’est pas avec watchOS 3 qu’elle s’améliore.

J’ai fait l’expérience pendant quelques semaines de m’assigner des objectifs de calories très faibles à dépenser tous les jours (300 cal). Sans surprise, le bilan du lundi suivant montrait que je les avais bien dépassé — de deux ou trois fois… Mais la montre n’a proposé de relever le challenge que de 20 calories. Rebelote la semaine suivante. Un peu décevant ! Et surtout ce n’est guère motivant.

C’est tout aussi pénible dans l’autre sens : lorsqu’on a le malheur de frôler l’objectif un jour ou deux sans y parvenir, l’Apple Watch a la punition trop facile et la main trop lourde. Elle n’hésite pas à baisser d’elle même le but quotidien, dans des proportions parfois importantes ; la semaine dernière, j’ai manqué l’objectif de 680 calories par deux fois (dont une fois de très peu). Malgré une dépense moyenne quotidienne de 849 calories, la montre ne me proposait plus qu’un objectif de 610 calories.

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Ce bilan hebdomadaire part d’une bonne idée, qui se transforme malheureusement en frustration. Ce n’est pas une caractéristique propre à l’Apple Watch Series 2 puisque cette fonction est présente depuis la première version de watchOS. Il serait temps qu’Apple revoie quelque peu le fonctionnement de ce bilan presque contre-productif.

L’Apple Watch Series 2, tout comme ses prédécesseures, fait toujours aussi peu de cas des gros bras qui passent leur temps à lever des poids. Il existe bien un exercice « Autres », mais il est bien incomplet pour cette activité d’entraînement musculaire. Il est vrai que ces exercices sont difficiles à mesurer : comment l’Apple Watch pourrait-elle connaitre le poids de l’haltère soulevé ? À moins, bien sûr, que l’utilisateur l’indique manuellement. Il existe plusieurs applications tierces pour ces sportifs, mais leur objet est surtout de relever les répétitions, pas l’effort en lui-même.

Au registre des activités (beaucoup) plus calmes, cette nouvelle Apple Watch ne propose toujours pas la possibilité de mesurer la qualité du sommeil. Là aussi, des apps permettent de palier cette absence, mais Apple ne s’y intéresse pas. On pensait que la nouvelle fonction Sommeil de l’application Horloge sous iOS 10 préfigurait un fonctionnement en tandem avec l’Apple Watch. Mais rien n’est venu… pour le moment. On sent confusément que le problème se situe au niveau de la recharge de la batterie, Apple conseillant de déposer la montre sur son galet la nuit. Peut-être que la prochaine génération comportera une fonction pour recharger rapidement la montre le matin durant le petit-déj’…

Pour conclure

Et si le vrai changement, c’était le logiciel ? watchOS 3 renouvelle l’expérience — tout en la simplifiant — des précédentes versions, en ajoutant de la cohérence et en abandonnant certaines fonctions qui n’ont pas fait la preuve de leur intérêt. On ne reviendra pas en détail sur les nouveautés du nouveau système d’exploitation, que nous avons déjà eu l’occasion de détailler (lire : watchOS 3 : les principales nouveautés).

watchOS 3 donne un gros coup de neuf à la première génération de montres, qui conservent donc tout leur intérêt. Cette nouvelle série de montres est à l’Apple Watch ce que les nouveaux smartphones d’Apple sont aux iPhone 6 et 6s : une évolution qui va dans le bon sens, avec des améliorations de performance et des fonctions attendues.

Si vous ne vous sentez pas l’âme d’un sportif aguerri (ou que vous aimez courir avec votre iPhone) et que la résistance aux éclaboussures de votre Apple Watch actuelle vous convient, il est bien difficile de conseiller le passage à la Series 2.

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Si vous vous intéressez à l’Apple Watch sans avoir jamais franchi le pas, la Series 1 et ses prix d’attaque à 319 € (38 mm) et 349 € (42 mm) représentent un marche-pied très intéressant. Y compris face à une concurrence de plus en plus inexistante.

Entre l’horlogerie classique, les fonctions innovantes (mais brouillon) de messagerie, les mesures de l’effort physique et tout le reste, Apple avait sans doute vu trop large avec la première génération de sa montre connectée. Cette confusion, doublée d’un message tarifaire complexe, a brouillé le message de l’Apple Watch.

Le constructeur a resserré ce grand écart, supprimé ou réduit des fonctions plus encombrantes qu’autre chose, et il a fini par trouver la voie de l’Apple Watch : mettre le paquet sur quelques fonctions phare, les notifications, la personnalisation et surtout le fitness. Tout n’est pas encore parfait, l’Apple Watch continue de ressembler davantage à un gadget sachant se montrer utile qu’à un produit franchement indispensable, mais on y est presque.

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