L'Apple Watch est sans aucun doute la montre connectée la plus populaire du marché, et peut-être bien une des montres « tout court » au vu des estimations du dernier trimestre : quand l'industrie horlogère suisse a exporté 6,8 millions de toquantes mécaniques, Apple livrait 8 millions de son produit vestimentaire.
Si on met de côté la production traditionnelle (après tout, une montre mécanique et une montre connectée ne se battent pas nécessairement sur le même terrain), l'Apple Watch est loin, très loin devant la concurrence. Les derniers chiffres publics, qui datent du premier trimestre 2017, indiquaient qu'Apple dominait avec plus de la moitié du marché des montres connectées, suivie par Tizen (l'OS de Samsung) et Android Wear se tenant dans un mouchoir de poche autour de 20% chacun.
Il n'y a pas de raison de penser que depuis, les choses aient foncièrement évolué aux deux premières places : Apple et Samsung sont à peu près les seuls constructeurs qui ont animé le marché ces derniers mois. Pour Android Wear, il est probable que la situation ait empiré, pour au moins une raison : le moteur utilisé par bon nombre de constructeurs n'a pas été renouvelé.
Les fabricants de montres Android Wear exploitent, dans leur grande majorité, le même système-sur-puce à savoir le Snapdragon Wear 2100. Qualcomm l'a lancé en février 2016 et depuis, il n'y a eu aucun successeur à l'horizon. La puce était certes performante à l'époque malgré sa gravure en 28 nm (une technologie qui était à la mode en… 2013) ; mais Qualcomm a laissé filer la concurrence loin devant.
Apple et Samsung mettent au point leurs propres puces pour leurs montres. Les autres en sont réduits à attendre le bon vouloir de Qualcomm qui, visiblement, a d'autres chats à fouetter. Le cas de TAG Heuer est intéressant : la Carrera connectée de l'horloger fonctionne effectivement sous Android Wear, mais avec une puce Intel. Malgré le prix de ces modèles, ces montres sont un des rares succès de la plateforme de Google (lire : Interview : la montre connectée, une évidence pour Tag Heuer).
Résultat : les constructeurs qui s'appuient sur le Snapdragon sont dans le tout dernier wagon du train des montres connectées, loin de la locomotive menée par Apple et (un peu) par Samsung. De son côté, Google continue d'améliorer Android Wear mais par petites touches et en toute discrétion. Loin en tout cas de l'agitation médiatique quand Apple dévoile une nouvelle Watch.
Source : ArsTechnica